Royaumes des Seigneurs des Mammouths

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Les robustes habitants du Royaume des Seigneurs des Mammouths sont entourés de bouleversements de toutes parts. À l’ouest, l’Irrisen vient de perdre sa reine et connaît son premier changement significatif dans la succession du pouvoir en quatorze siècles. Au sud, les orcs du Belkzen semblent sur le point de passer d’un mode de vie brutal et belliqueux à quelque chose de nouveau, leur refus de rejoindre les rangs de Tar-Baphon qui les opprima autrefois étant un catalyseur potentiel. Mais c’est à l’est du pays que le plus grand changement se produisit : la Plaie du Monde fut refermée.

Grâce à cela, à chaque jour qui passe, les seigneurs des mammouths ont moins de raison de s’inquiéter. Chaque démon éliminé réduit à présent les rangs de l’armée démoniaque, alors qu’auparavant il semblait qu’un nombre incalculable de fiélons jaillissait de la faille entre les mondes à chaque victoire mineure. Les seigneurs des mammouths sont fiers que, dans l’ensemble, la vie sur leurs terres n’ait pas changé. Ils considèrent cela comme une force, comme la preuve que leurs coutumes et traditions ont supporté l’épreuve du temps et l’ont même vaincue. Et bien que cette certitude soit empreinte d’une certaine sagesse, c’est aussi une bravade, car personne n’est sûr d’être sain et sauf dans ce rude pays.

Il suffit de regarder les seigneurs des mammouths eux-mêmes pour comprendre les dangers de la région, car ces bandes de nomades kellides sont un pur produit de leurs terres. Le pays abrite une mégafaune sauvage abondante, des glyptodons caparaçonnés aux paresseux terrestres géants en passant par les ours des cavernes affamés et les smilodons, mais aucun n’est aussi imposant ni aussi puissant que les mammouths qui traversent les plaines en vastes troupeaux.

Les seigneurs des mammouths ont gagné leur nom en apprivoisant ces créa-tures éléphantines ainsi que d’autres bêtes de la mégafaune. Elles leur servent de montures, de gardiens et de machines de guerre. Les clans des seigneurs des mam-mouths n’ont pas d’organisation centrale et se rassemblent plutôt en groupes fami-liaux étendus, plusieurs familles se rejoignant parfois pour former une assemblée. Les assemblées possèdent des territoires qui s’affrontent souvent, mais elles n’ont pas de capitale à proprement parler. Maintenant que les orcs deviennent plus pa-cifiques, que l’Irrisen a une reine potentiellement plus douce et que la Plaie du Monde a guéri, ces affrontements sont de plus en plus fréquents. Les seigneurs des mammouths les plus sages se rendent compte que l’absence de conflits le long de la frontière laisse les assemblées les plus violentes sans ennemi à affronter, ce qui les pousse à inventer des conflits entre elles.

Traditionnellement, les seigneurs des mammouths avaient un autre ennemi plus près de chez eux : les géants du givre. Cependant, comme les dangers plus lointains, les géants semblent disparaître. Les plus fiers des seigneurs des mammouths attribuent cela à la supériorité de leur mode de vie, se vantant que les géants ne peuvent assister que pendant un certain temps à la victoire des « plus petits » avant de battre défi-nitivement en retraite. Certains seigneurs ont déjà pris l’habitude de remiser les géants parmi les contes du passé, même si des preuves de leur présence sont en-core éparpillées dans tout le pays sous forme d’armes surdimensionnées aban-données ou d’immenses os vestiges de batailles pas si anciennes.

Pourtant, les géants n’ont pas dispa-ru. Le plus puissant d’entre eux, le jarl Gnagorak, n’est pas un idiot, mais il n’est pas non plus bon ni miséricordieux. Avec ses géants du givre, il a passé sa vie à lut-ter contre les seigneurs des mammouths et les voix de ses ancêtres lui rappellent que les choses ont toujours été ainsi. Il entrevoit un jour, dans un futur relative-ment proche, où son peuple régnera sur ce pays où les seigneurs des mammouths se seront éteints. Pour l’instant, ce chef rusé a ordonné à ses armées de se retirer au cœur des montagnes de la Défense et de s’y tapir en attendant patiemment. Il sait que les seigneurs des mammouths considèrent que les victoires remportées derrière leurs frontières engendrent de la faiblesse et qu’ils disent être à l’origine de changements hors de leurs frontières alors qu’ils n’étaient pas dus à leurs actions, mais qu’ils avaient reçu l’aide de hé-ros étrangers. Ainsi, il attend que les assemblées deviennent grasses et paresseuses. Alors ses armées descendront des hauteurs des montagnes gelées et s’empareront des terres qu’il estime appartenir de droit aux jotuns.[1]

Références

  1. Pathfinder 2 - Prédictions Perdues - Guide_du_monde