Belkzen

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Berkzen

Une immense ville fortifiée dominait les prairies moutonnantes, comme un gâteau à plusieurs niveaux, des étages cl des étages de bâtiments de pierre et de monuments qui faisaient penser à une montagne scintillant sous le soleil matinal. Je savais qu'autrefois cette ville s'appelait Koldukar. Il s'agissait de l'une des grandes citadelles Célestes des nains, ces énormes forteresses qu'ils construisirent quand ils émergèrent à la surface de Golarion.

A présent, elle porte un autre nom, un nom donné par Relkzen, le grand seigneur de guerre orque en personne. Il l’appela « Urgir », « la Première Maison ». Pendant la phase d'approche, je déviai à plusieurs reprises de mon itinéraire pour essayer de recouper les trajectoires indiquées par mon guide et voir s’il y avait un moyen de contourner la ville. Mais non.

Heureusement pour moi, la plupart des caravanes entraient et sortaient de la ville par le nord, le long du fleuve asséché que l’on appelle la route de l’inondation. Étendard ou non, je ne faisais absolument pas confiance aux habitants d’Urgir et je restai bien à l'écart des nuages de poussière que soulevaient les voyageurs tandis que je me rapprochais à un jet de flèche des portes, dissimulant ma silhouette dans les hautes herbes. Mais les herbes finirent par céder le pas à de la terre battue et mes options se réduisirent. Je tins l'étendard du clan de la Colonne brisée en diagonale au-dessus de ma tête et je me dirigeai d’un pas vif et décidé vers un petit groupe d'orques avachis près des portes de pierre monolithiques.

Il leur fallut un moment pour comprendre ce qu'ils avaient sous les yeux et, le temps qu'ils se redressent en s'appuyant sur leur lance, j’avais déjà couvert la moitié du terrain qui nous séparait. Ils grognèrent en me montrant du doigt. Ils ressemblaient beaucoup aux orques du clan de la Colonne brisée mais leurs lances et leurs armures semblaient d'un meilleur éclat. Il y avait peut être plus d’argent en ville. Ils portaient tous une cuirasse ornée d’un poing noir rudimentaire. J'approchai encore et m’arrêtai juste avant d’être à portée de leurs lances.

...

On aurait pu croire qu'après mon passage à Urglin, je serais préparé à ce quej'allais trouver ici. Mais ce fut l'inverse. Urglin était une ville sordide, une plaie fortifiée et purulente qui déchirait les berges de la Vase. Urgir fut l’une des plus grandes villes de l'ancien monde et même des centaines de générations d’orques dégénérés ne purent la souiller entièrement. Devant moi s'étendaient de larges boulevards pavés de dalles de marbre dignes d'une salle du trône et ceux-ci serpentaient entre des statues et des bâtiments à vous couper le souffle qui semblaient avoir poussé dans la pierre. Les bâtiments étaient soutenus par de vastes arches et des arcs-boutants et s’empilaient les uns sur les autres, à l’infini, ils étaient desservis par des avenues ascendantes et des voies qui se muaient en tunnels en approchant du cœur de la ville, où l'architecture était si dense que l’on avait l’impression de s’enfoncer sous terre. C’était là l'œuvre de plusieurs générations de bâtisseurs nains de génie, un triomphe d'imagination et d’ingénierie.

Et tout s’effondra. Après mes premiers instants d’émerveillement, je remarquai des traces évidentes de dégradation. Ici, on avait défiguré une statue tandis que là, un groupe de bâtiments s’était effondré, comme un affaissement de terrain sur le liane de la montagne urbaine. Des ouvrages de pierre destinés à franchir les siècles craquaient et ployaient sous le poids de leurs anciennes blessures. Des détritus remplissaient une citerne... Et partout (partout !) des hordes d’orques se pressaient, hurlaient, se battaient et se tripotaient. C’était leur capitale. La Première Maison. Prenant mon courage à deux mains.j’attachai soigneusement ma bannière dans mon dos, agrippai mon épée et m'enfonçai dans la foule.

Apparemment, je me trouvais dans le district du marché, ce dont je m’estimai heureux. Autour de moi, les vendeurs criaient et marchandaient, comme dans n’importe quelle ville. Mais en plus violent. D’ailleurs, il semblait que les meilleurs marchands étaient les plus costauds et les plus balafrés.

Bizarrement, je remarquai un certain nombre de confrères humains dans la foule, bien qu’ils gardassent tous profil bas et se hâtassent. Je vis même un marchand elfe bien habillé dont l'échoppe de curiosités magiques était gardée par deux orques particulièrement bestiaux. Mais pas le moindre nain, j'essayai d'imaginer la honte que ceux-ci ressentiraient s’ils voyaient un endroit d’une telle importance historique occupé par des nuées d’ennemis, mais je n’y parvins pas.

...

Nous arrivâmes rapidement devant une sorte de bunker trapu où des orques vêtus de façon similaire jouaient aux dés ou se battaient. Deux lances croisées surmontées d’un bouclier orné du poing noir étaient accrochées au-dessus de la porte. Nous passâmes sous cette enseigne et les ténèbres qui succédèrent à la vive lumière du jour me laissèrent presque aveugle. Logique. Les orques sont nés sous terre, ils sont donc adaptés à cette obscurité.

La plupart de ce que je supposais être des gardes (car malgré leur apparence, leurs actions dénotaient une certaine autorité) s'éparpillèrent pour rejoindre leurs confrères. Les deux orques restants me guidèrent dans les ténèbres jusqu’à une imposante porte de bois. Mes yeux ne s’étaient pas encore adaptés à l’obscurité quand je pénétrai dans une nouvelle salle, heureusement éclairée par une unique chandelle. Étrangement, elle était meublée de quelques chaises et d'une table occupée par plusieurs parchemins.

Une étrange silhouette me regarda depuis son siège. Cet orque fut sûrement grand et imposant mais, à présent, sa mince silhouette était bossue et courbée tandis que de longues mèches de cheveux blancs encadraient son visage. Je réalisai brusquement que c'était la première fois que je voyais un orque âgé. Je suppose que leur société n’est pas très propice à la vieillesse...[1]

Références

  1. Pathfinder - [FR] - Campagne - 12 - C2 - S6 - La Malédiction du Trône Ecarlate - La Couronne De Crocs