Kyonin
- Les elfes ? Ouais, j'ai eu affaire À eux. On peul pas naviguer d’ce côté du lac sinon. C’est dessous assez cor- rects, tant que vous suivez leurs règles. A la lettre. Mais on peut pas leur faire confiance, pas vraiment. Z’ont tous une mémoire qui remonte plus loin que vot’ arbre généalogique, et vous pouvez parier qu’ils ont appris deux trois trucs en route. Même si vous croyez avoir fait une bonne affaire, pouvez et’sûr que dons vous êt’fait avoir. Vous vivez et vous mourez dans l’temps qu’y faut à une de leurs dames pour acheter une robe ety’en a pas un qui vous regardera deux fois. Alors, quand on s’ra À Orvert, vous gardez la tête claire et vot’pantalon bien remonté. Qiioi qu’vousfassiez, ne quittez pas le village ou ils vous renverront avec encore plus de flèches qu’un homme de paille en période de festival.
- — Capitaine Apliis Treagal, du vaisseau libre encarthan Addition
Introduction[1]
Kyonin | |
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Titre | LE ROYAUME DES ELFES |
Alignement | Alignement. CB |
Capitale | Capitale. Iadara (56 340) |
Villes | Avennara (810),
Érages (5 200), Orvert (10 400), Omesta (2 390), Tour de la Rivière (3 450), Siavenian (420) |
Dirigeant(s) | La reine Télandia Édasséril |
Gouvernement | Gouvernement. Monarchie |
Langues | Langues. Elfique |
Religions | Religion. Calistria, Desna, Néthys, plusieurs autres divinités |
A la veille de la Chute, face à une catastrophe d’ordre planétaire et à la panique qui se répandait chez les races à l’espérance de vie réduite, les elfes quittèrent Golarion et employèrent la magie pour se rendre dans un mystérieux royaume appelé « Sovyrian ». Pendant des millénaires, seuls quelques individus abandonnés restèrent et se cachèrent ou se mêlèrent aux autres sociétés. Ce n’est qu’en 2 632 AR, quand Fléau des arbres, le démon exilé, tenta de corrompre la pierre île Sovyrian, un puissant artefact elfique, que les elfes franchirent leur portail magique en masse pour guerroyer contre le démon qu’ils repoussèrent à la frontière sud de la forêt de Fiérani. Quand la guerre s’enlisa dans un stiilu quo, les elfes prirent le temps de regarder autour d’eux et virent que, pendant leur longue absence, l’humanité avait évolué de manière significative et qu’ils pouvaient a présent la considérer comme une race « civilisée ». Lors de leur retour, tour à tour joyeux et violent, les elfes décidèrent de reprendre leurs terres ancestrales et la place qui leur revenait de droit parmi les races les plus anciennes et les plus sages de Golarion.
Au cœur de la région de la mer Intérieure, le Kyonin, foyer de la pierre de Sovyrian et bastion de la culture elfique, s'impose comme le plus grand et le plus renomme des territoires elfiques. Là, les elfes s'efforcent de repeupler leurs villes évacuées il y a des millénaires et de purifier la terre de la souillure de Fléau des arbres. Sous la houlette de la reine Télandia Édasseril et de ses conseillers basés à Iadara, la ville enveloppée d’illusions, les elfes du Kyonin restent a distance respectueuse du monde extérieur et se mêlent aux humains et aux autres races uniquement selon leurs propres conditions, dans des lieux dédiés comme Orvert. La majeure partie d’entre eux se contente d’apprendre et de jouer dans leur ancien foyer autrefois oublié, de chasser les insectes géants de Fiérani ou d’étudier Golarion depuis leurs champs dorés et leurs clairières alpestres. Pourtant, la reine Télandia sait qu’à l'époque actuelle, si les elfes veulent conserver leur pouvoir, ils doivent sortir de leur coquille et aborder les jeunes races. Chaque année, de plus en plus d'ambassadeurs sont donc autorisés à franchir les dangereuses frontières elfiques et à voir de leurs propres yeux les merveilles du Kyonin. Voici quelques-uns des lieux les plus célèbres et les plus mystérieux de la nation elfique.
Géographie du Kyonin[1]
Arabrecht. Cet endroit abritait autrefois un imposant manoir appelé «Arabrecht», demeure de l’archimage Aelthian, l'un des plus grands magiciens elfes que le Kyonin ait jamais connus. Quand les elfes fuirent Golarion il y a dix mille ans, Aelthian refusa d’interrompre ses études et décida de rester, confiant dans les sceaux qui protégeaient sa maison. Pendant des milliers d’années, il se contenta d’apprendre à maîtriser les secrets de la vie éternelle et de surveiller de temps à autre les quelques acres de forêt qui entouraient sa maison. Mais sinon, il laissa le monde évoluer à sa guise. Quand les elfes revinrent de Sovyrian pour affronter Fléau des arbres, ils le supplièrent de les aider. I.e magicien était déjà encerclé par le territoire ennemi et l’audace du démon le rendait fou de rage. Il décida donc d’essayer seul de bannir la créature et ses sbires, à l’aide d’un unique sort d’une puissance incroyable. Mais quelque chose tourna mal. Même si de nombreux démons périrent dans la déflagration magique qui s’ensuivit, les elfes du Kyonin se trouvèrent incapables de contacter à nouveau Aelthian. Aujourd’hui, les éclaireurs qui osent pénétrer dans le Roncier ne trouvent qu’une clairière herbeuse en forme de bol et une étrange sphère de ténèbres absolues là où se dressait autrefois Arabrecht. Tout autour de la clairière, les arbres et les plantes penchent en direction de la sphère, et un vent siffle constamment des alentours vers l'intérieur, comme si la sphère l’aspirait lentement. En dehors de cela, on sait bien peu de chose sur cet endroit, et les Éclaireurs qui tentèrent d’étudier la sphère de plus près n’en sont jamais revenus.
L’Arbre aux sorcières. Ce gigantesque arbre épineux et tordu sert de palais au démon Fléau des arbres. Énorme et boursouflé, l'Arbre aux sorcières se dresse sur des racines apparentes, comme un palétuvier, tandis que son écorce d’un noir huileux enfle à cause des nombreuses salles de la citadelle du démon creusée en elle. La forteresse vivante se traîne lourdement sur ses racines sinueuses et son sommet brisé se tord parfois pour évoquer les contours d’un visage. Les cadavres des courageux elfes qui tentèrent d'affronter directement le démon sont empalés sur ses branches. La nature exacte de l’Arbre aux sorcières est sujette à débat, mais le silence honteux des sylvaniens pousse certaines personnes à penser qu’il appartenait autrefois à leur ordre et qu’il a été perverti au point de prendre cette apparence méconnaissable.
Le Cairn infini. Nombre d’elfes préfèrent les sépultures naturelles, comme une momification dans un marécage ou une tombe discrète dans la forêt sous un jeune sapin, mais pour certains, la rareté de la mort accroît son importance et les pousse à vouloir reposer dans un caveau ou un mausolée, afin qu’on se souvienne d’eux. Le Cairn infini est l’un de ces plus célèbres mausolées. Cette tour circulaire trapue forme une vaste île de pierre au milieu d’un marais et abrite de nombreux elfes honorables décédés au combat, ayant succombé à la maladie ou rencontré une fin malheureuse. Si ce mausolée est unique c’est parce qu'il reste inachevé et que ses étages s’enlisent peu à peu dans la boue du marécage. Au fil des décennies ou des siècles, les fondements s’enfoncent sous la surface et les elfes construisent alors un nouveau niveau, relié aux autres par des cheminées et des conduits. Aujourd’hui, aucun être vivant ne sait combien d’étages gisent sous la riche boue du marais, scellés et parfaitement préservés, mais des archives antérieures à l’exode des elfes indiquent que cette tradition a déjà plusieurs millénaires.
Caruskei. Sept avenues dépourvues d'arbres s’éloignent en spirale d’une clairière centrale, au milieu de laquelle se dressent les vestiges effondrés d'un temple aux colonnes cristallines. Il semble qu’à une époque, la structure s’élevait deux fois plus haut et se terminait par une imposante tour de gemme bleue. Cela fait bien longtemps que cette tour s’est brisée et scs éclats jonchent la clairière, comme si clic avait été soufflée par une explosion. Un obélisque d’ambre de trois mètres de haut, dans lequel est enchâssé un unique os, se tient à l’extrémité de chaque avenue. En temps normal, ils sont inactifs mais, lors des nuits d’orage, les obélisques semblent attirer la foudre et l’envoient crépiter en immenses arcs horizontaux qui convergent vers le temple en ruine. Ils font danser les éclats et produisent des boules de flammes bleues qui roulent sur les façades ravagées avant de se dissiper. Même si cette immense quantité d’énergie a pu autrefois avoir un but productif] celui-ci a disparu lors de la destruction du temple. Les rares marques distinctives qui persistent sur les colonnes usées du temple ne permettent pas de savoir à quel dieu il était dédié et représentent seulement de vagues silhouettes d'hommes ailés.
La Chaussée des bassins lunaires. Les elfes comprennent mieux que quiconque le passage du temps. C’est pourquoi les étranges propriétés de la Chaussée des bassins lunaires intriguent d’autant plus les « Bels gens ». Ici, la forêt s’éclaircit pour laisser place à des dizaines de bassins argentés brillants dont la taille va de quelques dizaines de centimètres à près d’un kilomètre. Un nombre égal de ponts ornementés, tous taillés dans des matériaux différents, enjambent ces mares alimentées par des sources souterraines et reliées par des ruisseaux. Les histoires prétendent que, lors des nuits calmes, quand la lune brille d’un éclat inhabituel, le temps s'écoule différemment entre les mares et les îles. En ces rares occasions, ceux qui osent traverser un pont risquent de réapparaître de l’autre côté des heures ou des siècles plus tard. C’est pour cela que la plupart des elfes évitent la région. Mais il y en a toujours pour enquêter sur les effets légendaires des bassins ou pour tenter de les expliquer, et il y en a toujours suffisamment qui disparaissent pour entretenir l'histoire de ces eaux magiques.
Les elfes ne sont pas les seuls à être fascinés par la Chaussée des bassins lunaires. En plus des dryades et autres fées qui flânent entre les îles, Ékhazaréan le dragon de bronze s’est installé dans ces eaux tranquilles il y a bien longtemps. Poli mais distant, il tolère les intrus sur son domaine tant qu’ils n’interrompent pas ses études. Les dirigeants du Kyonin font parfois appel à sa sagesse quand ils en ont besoin.
La Cicatrix. Cette étendue désolée entre les montagnes des Cinq Rois et la frontière sud de Fiérani appartenait autrefois au Roncier. Quand les cites se rendirent compte que leur magie et la force de leurs bras ne suffiraient pas à déloger Fléau des arbres de ses retranchements dans le marais, c’est ici qu’ils décidèrent de nettoyer son infection à l’aide du feu purificateur. Ils réussirent à repousser le démon, mais cette victoire leur apporta bien peu de joie car, des siècles plus tard, il ne reste que des troncs brisés et des souches noircies sur cette bande de terre morte. Des vases camouflées de manière à se fondre dans la terre nue rampent le long de ses frontières poussiéreuses et dévorent indifféremment les elfes comme les sbires de Fléau des arbres. Les habitants du Kyonin évitent cette blessure que même les elfes ne peuvent soigner. La rumeur dit pourtant que les nobles du Galt y ont caché leur trésor afin de le protéger des soulèvements politiques de leur pays, et que des fanatiques et des contrebandiers s’infiltrent au pays des elfes en passant par cette étendue dangereuse et désolée.
Coralésian. La beauté naturelle qui pousse les elfes à s’installer quelque part n’existe pas uniquement dans les forêts, comme le prouve le village de Coralésian. Là, sous les pics balayés par les vents en bordure des Cinq Rois, de nombreux elfes ont choisi de construire leur demeure dans la grandeur austère de la pierre couronnée de neige, parmi les résineux solitaires. Quelques-uns de ces elfes vivent dans de petites cabanes de rondins, dans les rares vallons et prairies alpines de la région, tandis que d’autres se sont regroupés pour créer des communautés construites d’échelles, de ponts et de tunnels à flanc de falaise. Même si la communauté de Coralésian est clairsemée et principalement constituée d’elfes souhaitant mener une existence simple, les villageois veillent à ce que tout le monde ait de quoi se nourrir et se protéger pour survivre au sombre et dur hiver et aux félins et autres créatures de la montagne qui rôdent la nuit.
Érages. Les demi-elfes natifs du Kyonin sont tolérés mais rarement acceptés, représentant un dilemme social. 11 n’est donc pas surprenant que la plupart d’entre eux cherchent la compagnie de leurs pairs. Ainsi naquit Érages. Là, sur les rives du lac Encarthan, ce village presque entièrement composé de demi-elfes vit en paix et tire sa subsistance de la pèche et de quelques opérations de contrebande pour les marchands qui ne peuvent ou ne veulent pas passer par Orvert (le gouvernement du Kyonin soupçonne ces activités mais les tolère). Le village est construit parmi les ruines de quelques anciennes hautes tours de pierre d’origine elfique qui se sont effondrées et ne dépassent plus du sol que de quelques étages. Les demi-elfes ont recyclé leurs murs pour en faire des matériaux de construction. Sous les décombres, des entrées indiquent que les tours sont probablement reliées par des passages souterrains, mais après la disparition de quelques explorateurs trop curieux, la plupart des villageois ont préféré laisser dormir cet ancien secrel. Dernièrement, une rumeur prétend qu'un groupe de demi-elfes radicaux utilise les tunnels pour fomenter une rébellion contre la noblesse rigide et traditionaliste du Kyonin.
Le Hall d’Érithiel. Le Hall d'Érithiel, le tertre sinueux qui serpente sur des kilomètres à la lisière occidentale de la foret de Fiérani, appartient au folklore depuis des années. Cette longue colline herbeuse de six à trente mètres de large était déjà ancienne avant que les elfes arrivent à Golarion et son sommet arrondi s'élève bien au-dessus du sol de la foret. Les légendes les plus populaires affirment que ce terril préhistorique est l'œuvre d'un héros féerique du Premier Monde nommé Érithiel. Il combattit Garukresh, le grand serpent de terre primordial, au cours d’une bataille qui laissa des mers et des déserts dans son sillage, et il finit par le tuer ici, avant de creuser un vaste palais dans son cadavre. Pour les oreilles modernes, c’est une histoire au charme vieillot, mais jusqu'ici personne n'a encore proposé de meilleure explication. Les elfes qui tentèrent de creuser dans le tertre serpentin ont été poursuivis par la malchance et se sont attiré l'inimitié des fées de la région. Si ce long monticule abrite vraiment des salles souterraines, elles sont encore intactes.
L’Homme errant. Les érudits elfiques les plus instruits ne savent pas vraiment d’où vient l’Homme errant, mais sa composition indique que la construction serait d'origine elfique. Cette structure topiaire de neuf mètres de haut, de forme vaguement humanoïde, est faite d'une étrange masse de lianes et de troncs d'arbres entremêlés. Elle reste verte en hiver et produit de magnifiques fleurs en été. Cela dit, si l’Homme errant est vraiment spécial, c’est parce qu'il se déplace. Chaque année, au solstice d'été, il fait un unique pas en direction de l'ouest. Depuis combien de temps avance-t-il et qu’est-ce que présage sa course, cela reste un mystère, mais les archives elfiques les plus anciennes affirment qu’il se trouvait à une époque à la frontière orientale de Fiérani et bien des curieux se demandent ce qui se passera quand il finira par atteindre les rives du lac Encarthan, notant au passage que son itinéraire semble le mener tout droit vers les tours brisées d’Érages.
Ladara. La capitale du Kyonin est un endroit à la beauté époustouflante, aux tours de cristal argenté scintillantes et aux étranges avenues incurvées, qui parvient à rester en harmonie avec les minces arbres et les collines herbeuses qui lui servent de fondations. Les couches d'illusions artistement tissées qui enveloppent chaque muret chaque tour et se transforment toutes les heures pour refléter l'humeur changeante des illusionnistes de la ville sont encore plus expressives que son architecture cl empêchent les ennemis de localiser la capitale en période de conflit. C’est ici que les elfes utilisèrent le pouvoir de la pierre de Soiyriaii, qui se cache quelque part sous la ville, et fuirent vers leur mystérieux pays natal ? la veille de la Chute. Et c’est aussi ici que la reine Télandia et ses conseillers rencontrent les représentants de$ elfes de tout rang pour planifier l'émancipation de leur race, qu’il s’agisse des elfes aquatiques du district inondé d'Endowhar, des demi-elfes ou des Délaissés du ghetto des bas quartiers. Même les elfes qui visitent la cité aux tours d’argent doivent se rappeler qu’à ladara, où l’architecture mêle illusion et réalité, peu de choses sont telles qu’elles paraissent.
La Maison céleste. Depuis que les elfes sont arrivés au Kyonin, il y a des millénaires, ils ont formé une solide alliance avec les hiboux géants qui chassent dans la forêt de Fiérani. Même si les hiboux se montrent naturellement soupçonneux vis-à-vis des humanoïdes, ils ont compris très vite l’intérêt de cet arrangement et l’arrivée de Fléau des arbres et d’autres créatures des ténèbres n’a fait que renforcer ce lien. Le Seigneur ailé Kreiagh, le Souffle de la montagne, règne sur les hiboux qui nichent, pour la plupart, dans une aire rocheuse, au sommet des imposantes falaises des Cinq Rois.
On désigne cette citadelle et ses habitants sous le nom de « Maison céleste ». Les hiboux hululent dans de vastes chambres creusées dans la pierre majestueuse, lors de grands conseils où leur chef prend chacune de leurs paroles en considération. Si la maison royale du Kyonin et quelques individus ayant gagné le respect des oiseaux peuvent convoquer leurs représentants à l'aide de sifflets enchantés, toute autre personne qui désire obtenir une audience doit être capable de voler ou de triompher de la longue et dangereuse escalade de la montagne. Il faudra alors grimper le long de falaises à pic et d'étroites cheminées de pierre, sous le regard attentif des hiboux qui jugeront de sa résolution.
Omesta. Pendant la longue absence des elfes, de nombreuses races s’approprièrent les communautés elfiques abandonnées, mais aucune ne fut aussi créative que les gnomes d’Omesta. Au lieu de s'installer dans les structures existantes de ce village forestier, ils décidèrent de créer une seconde ville dans les arbres, dotée d’un système de tyroliennes, de manivelles et de paniers. Quand les elfes revinrent, ils découvrirent une communauté gnome florissante qui se moquait éperdument de toute accusation d’intrusion. En effet, techniquement parlant, ils n'avaient pas posé le pied dans le village des elfes. Ces derniers avaient déjà bien du mal à repeupler leurs possessions et, amusés par l’audace des gnomes, ils les autorisèrent à rester dans leur village arboricole pour former une version officieuse plus petite de l’expérience interraciale menée à Orvert. Peu d’elfes vivent à présent dans les bâtiments au sol, mais cette situation n’est pas sans créer quelques tensions.
Orvert. Peu de nations peuvent survivre en fermant complètement leurs frontières, c’est pourquoi la reine Télandia a instauré une politique progressiste destinée à empêcher son pays, très isolationniste, de se couper complètement des jeunes races et d’être abandonné par les peuples plus frénétiques. La création d’Orvert fut la plus ambitieuse de ces avancées politiques. Il s’agit du seul port du Kyonin où les marchands des autres races et des autres nationalités sont invités à venir commercer librement. La ville bourdonne donc constamment d’activité tandis que des responsables elfes et demi-elfes de confiance surveillent les visiteurs, majoritairement humains. Les ambassadeurs non elfes qui veulent obtenir une audience ou la permission de traverser le pays peuvent plaider leur cause dans ses rues bordées d’arbres, et les elfes aventureux peuvent se mêler tout leur content à ces étrangers dont la vie est si courte. Les traditionalistes désapprouvent l'idée que d'autres races aient une terre d’accueil dans leur pays, mais aucun ne peut nier le vaste influx de richesses que leur apporte celte communauté marchande.
La Racine séculaire. Les elfes sont peut-être les habitants les plus connus du Kyonin, mais ce ne sont pas les plus anciens. Bien avant qu’ils posent le pied dans la forêt de Fiérani, les sylvaniens parcouraient déjà lentement et résolument les étendues forestières, comme des bergers soignant leur troupeau. Cela fait quelques années que les sylvaniens se sont rassemblés à la Racine séculaire, une souche de près d'un kilomètre de diamètre de ce qui dut être autrefois l’un des plus grands arbres de Golarion. Cet emplacement sacré pour le peuple des arbres accueille les grandes réunions qu’ils appellent assemblées et au cours desquelles les sylvaniens de toute la foret se retrouvent pour parler lentement en période de réjouissances ou de détresse. Ce genre de rassemblement n’a pas eu lieu depuis plus de deux mille ans, depuis l'arrivée de Fléau des arbres, et les elfes sont donc curieux. Mais incme si les sylvaniens restent polis, ils gardent le silence quant au sujet de leurs discussions.
'Le Replat. Au nord,juste de l’autre côté de l'Hndowhar, les acolytes du Dieu vivant du Razmiran regardent avidement les terres fertiles et les luxuriantes forêts du Kyonin. Ils sont bien plus difficiles à intimider que les autres pays limitrophes et menacent constamment les frontières du Kyonin, pillant régulièrement Fiérani et se battant bec et ongles pour annexer la moindre parcelle de la rive méridionale, si riche. F.n 4 683 AR, de nombreux druides elfes s’allièrent aux sylvaniens de la forêt pour créer le Replat, ou la « forêt Dansante ». Ce bosquet mobile de plusieurs kilomètres de long, composé d'arbres à moitié conscients, protège la berge de la rivière et peut changer de position à une vitesse étonnante, même si personne au Razmiran n’a encore vraiment compris comment. De même, on revoit rarement les gens qui pénètrent dans le bosquet sans l’accord du Kyonin (enfin, on retrouve parfois leurs habits ensanglantés en aval...). La soudaine apparition du Replat émergeant de la brume matinale là où, la veille, il n’y avait qu'une plaine dissuade les soldats avides du Razmiran de traverser la frontière, plus encore que la peur des soldats elfes.
Le Roncier. Une fois de retour, les elfes luttèrent contre la corruption de Fléau des arbres, mais la puissance de leur nation au grand complet ne put déloger le démon des eaux stagnantes du marais qui forme la frontière méridionale de la forêt de Fiérani. Au fil des siècles, cette région s'est assombrie et pervertie, au point que le Roncier, comme on l'appelle à présent, est devenu un endroit sinistre et maussade où les arbres inquiétants bloquent le moindre rayon de lumière. Dans cette pénombre morose, des fées maléfiques fréquentent les démons de Fléau des arbres, et même les animaux de la forêt ont été corrompus et pervertis au point qu'on ne parvient plus à les reconnaître. De nombreux rôdeurs elfes consacrent leur vie a parcourir cette région et à empêcher la souillure du Roncier de se répandre. Mais, même ainsi, les sbires de Fléau des arbres s’aventurent régulièrement dans les zones voisines pour y semer l'horreur.
Shévaroth . Avant la Chute. Shévaroth était l’une des villes les plus peuplées du Kyonin et abritait le plus grand temple de Calislria que la région de la mer Intérieure ait jamais vu. Mais quand Fléau des arbres arriva, la ville était sans défense et, malgré plusieurs tentatives, le gouvernement du Kyonin ne parvint pas à libérer la cité, qui reste enferrée dans le Roncier. Des démons et des fantômes vindicatifs errent et murmurent dans les rues vides, alors que les bâtiments abandonnés qui les entourent se délabrent lentement. Seul le temple est encore habité : un groupe de fanatiques de Rovagug l’a reconverti pour son propre usage et profite de la souillure de Fléau des arbres pour pratiquer son immonde magic, parodiant des rites sacrés de Calistria. Comme les nouveaux fanatiques qui essaient de rejoindre Shévaroth se font généralement tuer par les elfes comme par les démons, les informations sont rares, mais la rumeur prétend que l’ancienne et magistrale cathédrale est à présent remplie de cocons et de chrysalides plus grandes qu’un homme, issus des étreintes impies des fanatiques. Ils attendent une date inconnue pour s'ouvrir et déverser leur contenu maudit.
Les sphères errantes. Il y a bien longtemps, ce gigantesque planétaire devait offrir un spectacle merveilleux. Il occupait un vallon de quelques dizaines de mètres de largeur et plusieurs de ses sphères, aussi grandes que des hommes, devaient dépasser de la canopée et décrire une lente orbite calquée sur les mouvements des corps célestes. Aujourd’hui, cet objet est brisé. Les grandes poutres de métal et les anneaux qui tenaient les planètes sont pliés et tordus et certaines sphères creuses sont cabossées tandis que d’autres roulent librement dans la plaine. Le planétaire est recouvert de mousse et la destruction des sphères reste une énigme. Bien que cet objet ait forcément été créé pour représenter l’orbite des planètes autour d’une étoile centrale, les sphères serties et soigneusement détaillées ne correspondent pas aux planètes soeurs de Golarion, ni au niveau de leur nombre, ni de leur apparence.
Tour de la rivière. Même avec un taux de natalité restreint, des créatures avec une espérance de vie aussi longue que les elfes peuvent finir par former des clans importants où une petite dizaine de générations vivent dans la même demeure familiale. C'est le cas de Tour de la rivière, l’une des plus grandes communautés familiales de Golarion. A l’origine, la famille Morgethai vivait dans une unique tour de pierre, mais elle eut la chance de bénéficier d’un taux de fertilité inhabituel et, rapidement, elle dut agrandir la bâtisse. Les enfants travaillèrent aux côtés de leurs grands-parents pour développer la tour et ses annexes, jusqu’à ce que cette simple tour couverte de lierre se transforme en un véritable village. Les elfes qui se marient à cette famille s’installent souvent dans le complexe et amènent parfois avec eux des membres de leur propre clan. Aujourd’hui, le village abrite une communauté bourdonnante qui compte plus de deux tiers d’elfes apparentés aux premiers Morgethais. De nombreux habitants vivent encore dans la tour originelle qui se dresse au-dessus d’une magnifique chute d’eau au bord de Fiérani. Des rumeurs très répandues affirment que plusieurs des membres fondateurs des Morgethais vivent encore au cœur de la tour, mais la famille réfute ces stupides racontars.
Les DEMONS Dü KYONIN[1]
Cela fait des siècles que les elfes sont revenus sur Golarion, mais ils n'ont pas encore récupéré la totalité de leur pays natal. L’enclave des Abysses empiète toujours sur leur forêt, même si elle se cantonne aujourd'hui à la région méridionale appelée le Roncier. Ainsi, une puissante souillure démoniaque rôde encore dans les bois et même les chasseurs elfes les mieux entraînés n’osent pas s'aventurer seuls dans la nature.
Les démons. Les habitants des Abysses sillonnent la forêt dans le Roncier et alentour, sous leurs formes les plus terrifiantes. Même si la majorité de ces démons servent Fléau des arbres, mais beaucoup ont des ambitions folles et des objectifs cruels qui leurs sont propres.
Fléau des arbres. Le seigneur du lac Dévasté règne sur le Roncier depuis l’Arbre aux sorcières, sa forteresse, où il conspire infatigablement pour détruire ladara et la nation elfique qui ose le défier. Il est décrit en page 84.
Les satyres fiélons. De nombreuses fées du Kyonin ont été corrompues une fois leurs demeures profanées. Ce sont les satyres du sud de la forêt qui ont le plus souffert et des groupes entiers ont succombé aux déprédations des démons. Ce qui était autrefois des bacchanales itinérantes de fées turbulentes et pleines de joie sont devenues de dangereux groupes s'adonnant à la violence gratuite et souillant les terres qu’ils chérissaient •
En dépit des récents efforts de la reine Télandia pour tendre la main aux jeunes races en créant Orvert et en acceptant de plus en plus d'ambassadeurs au sein du pays, le Kyonin conserve une attitude résolument isolationniste. Les elfes croient au dicton « chacun chez soi et les vaches seront bien gardées » et renforcent donc leurs frontières avec les meilleurs archers de la mer Intérieure. Cela dit, ils ne fuient pas tous les étrangers de la même manière et les habitants des différents pays fron- taliers suscitent diverses réactions.
L’Andoran. Les Andorans croient fermement à l'ordre et a l'égalité démocratique et sont donc les voisins les plus respec- tés des elfes. À ladara, on compte plus de diplomates de ce pays que d'aucun autre (et inversement). La grande majorité des demi-elfes natifs du Kyonin est donc de souche andorane.
Les croisés de lomédae. La Sellen, à la frontière orientale du Kyonin, est la route principale des croisés et des pèlerins qui se rendent au nord pour lutter contre les légions démo- niaques de la région. Embourbés dans leur propre guerre contre Fléau des arbres, les elfes apportent tout leur soutien aux croisés : ils sont ravis de commercer avec eux et d'aider les pèlerins respectueux de passage tant que ceux-ci n'essaient pas de débarquer sur leurs terres.
La Drume. Les elfes sonl loin d’être pauvres, mais ils n'ont jamais compris le besoin obsessionnel qu'a la kalistocratie de Drume d'amasser d'immenses richesses personnelles. Pendant la longue absence des elfes, les marchands du sud pillèrent les richesses de la forêt de Fiérani, et même si quelques querelles frontalières apprirent aux Drumiens à ne pas pousser les elfes à bout, nombre de ceux qui se trouvent près de la frontière couvent le Kyonin d’un regard avide, impatients de voir les elfes partir à nouveau ou faire preuve de négligence.
Le Gall. Si les elfes éprouvent une certaine pitié pour les réfugiés qui campent au Galt, juste de l'autre côté de la rivière, les insurrections qui secouent perpétuellement cette nation illustrent parfaitement le chaos que les jeunes races quali- fient de « civilisation ». Cet exemple ne fait que renforcer la résolution des elfes à refuser de laisser les étrangers entrer au Kyonin sans invitation et souligne la nécessité d'utiliser une force létale pour endiguer la marée humaine avant qu'elle ne déferle sur leurs terres.
Le Razmiran. La mascarade qu'est le Dieu vivant est une épine perpétuelle dans le pied du Kyonin. Si les Razmiriens laissaient les elfes en paix, ces derniers se contenteraient d'attendre la Tin de cet étrange spectacle (un bref interlude pour eux), mais les tentatives incessantes des Razmiriens pour « punir l'hérésie clfique » en pillant le Kyonin obligent les elfes à retirer une par- tie non négligeable de leurs forces de la guerre contre Fléau des arbres pour l'assigner à la défense de cette frontière.
Les Royaumes fluviaux. Dans les Royaumes fluviaux, la vitesse à laquelle les gouvernements se succèdent empêche les elfes de les prendre au sérieux. De même, la rapidité et l'efficacité des elfes & éliminer les bandits et les envahisseurs venus de ces petits pays poussent la plus grande partie des habitants de ces royaumes à les considérer comme des démons.
LES AUTRES HABITANTS[1]
En dehors des elfes, des gnomes et d’une poignée d’huma- noïdes civilisés tolérés au sein du Kyonin, la Fiérani abrite quelques races intelligentes installées là depuis longtemps et entretenant généralement des relations amicales avec les elfes.
Les fées. Les créatures du Premier Monde abondent au Kyonin, qu’il s’agisse de fées bienveillantes comme les dryades et les nymphes qui badinent avec les satyres, d'esprits malins comme les chapeaux rouges ou de fées habituellement Neutres perverties par la magie du Roncier. En raison de la nature légèrement étrangère de toutes les fées, les elfes les traitent généralement avec respect et prudence et préfèrent les laisser tranquilles.
Les hiboux géants. Les hiboux de la Maison céleste sont de puissants chasseurs nocturnes qui glissent entre les arbres sur des ailes aussi silencieuses que des nuages. Us ne cherchent pas à protéger la forêt comme le font les sylvaniens ou les licornes, mais ils détestent les démons et autres créatures anormales et sont tout aussi susceptibles de se repaître de leur chair que de celles des daims et des insectes géants qui constituent habituellement leurs ré- gime alimentaire. Les licornes. Quelques-unes de ces créatures magiques galopent dans la forêt où elles massacrent les damons et apparaissent souvent juste à temps pour aider les créa- tures bienveillantes en danger. Même si elles daignent parfois s'allier aux elfes qui prennent le temps de les cour- tiser, et vont jusqu’à porter leurs guerriers au combat, se sont des créatures énigmatiques et changeantes qui pour- suivent des objectifs mystérieux.
Les sylvaniens. Bien que les sylvaniens interagissent trop rarement avec les elfes pour les qualifier d’amis, ils apprécient leurs perspectives à long terme et le souci qu'ils portent à l'environnement. Ils respectent tout par- ticulièrement les efforts que les elfes font pour reprendre le Roncier et le débarrasser de la souillure de Fléau des arbres.