Couronne d'Ouest
Avant l’âge des Prédictions perdues, Couronne d’Ouest s’était autoproclamée « fer de lance de la civilisation d’Aroden. » Aujourd’hui, les autres nous raillent et se moquent : « On trouve tout à Couronne d’Ouest, que ce soit civilisé ou non. Sauf Aroden. » Ignorez les étrangers, nous connaissons la vérité. Nous n’avons pas abandonné Aroden. C’est lui qui nous a trahis, alors que nous, couronnais, avons gardé la foi ! Nous avons accepté cette épreuve et comblé le vide de sa trahison par l’ordre et par la force. Les Chevaliers infernaux nous ont ouvert la voie et la maison Thrune nous a menés jusqu’à la grandeur. Je ne leur reproche aucunement d’avoir déplacé la capitale. Cet endroit ne fait que nous remémorer nos erreurs passées. D’ailleurs, il vaut bien mieux, pour un couronnais, gagner sa vie sans la présence de tous ces prêtres et de ces impériaux autour de lui, et il est bien plus facile, pour ceux d’entre nous qui le méritent, d’accéder à des postes plus élevés quand ils ne sont pas là pour se mettre en travers de notre chemin.
-Alcini Vitaron, de l’échoppe d’apothicaire Alcini[1]
Présentation
Durant huit siècles, Couronne d’Ouest a été un bastion de civilisation et un symbole de force nationale aux yeux des chélaxiens. Capitale du culte d’Aroden, la Cité des neuf étoiles était considérée, dans tout le Chéliax, comme la future demeure du dieu dans le monde des mortels. Pendant l’âge du Couronnement, Couronne d’Ouest rivalisa même avec Absalom comme lieu de pèlerinage. Mais la mort brutale d’Aroden arracha tous leurs espoirs aux citoyens du Chéliax et la Cité des neuf étoiles, autrefois étincelante, devint la Cité du crépuscule. S’ensuivirent des décennies de luttes sanglantes, qui firent apparaître les principes ordonnés du diabolisme comme la seule issue à ce chaos. La cité, qui symbolisait autrefois le pouvoir du peuple, n’est plus aujourd’hui qu’un reflet de la déception et du désespoir de ses citoyens. Tout espoir en a déserté les rues, désormais hantées par les bêtes de l’ombre, qui remplacent le clergé d’Aroden. Si Couronne d’Ouest conserve son influence grâce à sa puissance marchande et militaire, elle est également mortifiée par la perte de sa foi et la souillure de sa réputation.
Cité parmi les plus hétéroclites et raffinées de la mer Intérieure, Couronne d’Ouest est une énigme. Semblable à de nombreuses villes ou pays connus pendant le jour, que ce soit pour son architecture variée ou pour les gens venus de tout l’Avistan ou du Garund qui s’y installent, ses nombreux sites religieux, encore actifs ou dégradés, continuent d’attirer les pieux, les curieux et les sournois. Même les ruines de la partie nord de la ville ont leur intérêt, pour ceux qui y recherchent des choses pas très légales ou en farfouillent les dangereux décombres en quête de trésors rares. Mais dès que le soleil se couche, seuls les fous s’aventurent hors de chez eux, car les bêtes de l’ombre rôdent dans chaque ruelle et sur chaque voie navigable plongée dans l’obscurité.[1]
COURONNE D’OUEST
Métropole non-conventionnelle (maire titulaire et de nombreux seigneurs du crime [« Conseil des voleurs »])
Alignement LM
Limite (po) 16 000 po
DÉMOGRAPHIE
Population 114 700
Type cosmopolite (88% d’humains, 7% de halfelins, 5% d’autres races)
AUTORITÉS
Licteur Richemar Almansor, capitaine de la citadelle de Rivad et chef de l’ordre du Chevalet (humain, guerrier 7/Chevalier infernal 7, LM) ; Seigneur-maire Abérian Arvanxi, maire de Couronne d’Ouest et partriarche de la maison Arvanxi (humain, roublard 7, NM) ; Vassindio Drovenge, patriarche de la maison Drovenge (humain, noble 14, LM) ; Asad Grulios, patriarche de la maison Grulios (humain, noble 5/magicien 5, CB) ; Ocatav Julistarc, patriarche de la maison Julistarc (humain, noble 3/roublard 3/prêtre d’Asmodéus 3, LM) ; Bartolo Mézinas, patriarche de la maison Mézinas (humain, moine 5, LN) ; Duxotar Iltus Mhartis, capitaine des dottari de Couronne d’Ouest (humain, noble 3/roublard 3, NM) ; Eirtein Obérigo, patriarche de la maison Obérigo (humain, roublard 6, LM) ; Marcus Phandros, patriarche de la maison Phandros (humain, noble 3/barde 2, N) ; Kajen Tilernos, patriarche de la maison Tilernos (humain, noble 4/paladin d’Iomédae 4, LB) ; Casarus Vitallain, capitaine de port (humain, guerrier 4, LN) ; Général Vourne, capitaine de la flotte impériale de la baie du Joyau (humain, noble 5/guerrier 10, LM)[1]
Géographie de la ville
La Cité du Crépuscule est découpée en trois Parégos distincts (ou « grands secteurs »), compris et pratiqués par tous les résidents de la cité : le Régicone (« le Palais flottant »), ou Île de Couronne d’Ouest ; la Spéra (« Autel de l’espoir »), regroupant les quartiers habités de la ville ; et la Dospéra (« Autel du désespoir »), qui regroupe les quartiers en ruines au nord de Couronne d’Ouest. Cependant, lorsque les habitants de la cité indiquent une direction, ils font référence aux subdivisions de la ville, les régos (quartiers ou secteurs). Les cinq quartiers de la rive ouest sont le Régo Cader, le Régo Crua, le Régo Scripa, le Régo Péna et le Régo Sacéro. Les trois secteurs îliens du fleuve sont le Régo Corna, le Régo Laina et le Régo Aérum. Certaines personnes comptent deux quartiers de plus : le Régo Funda (« le Quartier des fermes ») comprend les collines et les vallées situées entre la ville et le pont de l’Adivian, et inclut les fermes et les réserves de nourriture de la cité. Le Pripatra (ou Régo Patra pour les flagorneurs) couvre généralement tous les manoirs et domaines des nobles construits au bord du Flot de Dhaen.[1]
Gouvernement, politique et ordre
À Couronne d’Ouest, les strates du pouvoir, de la politique et du gouvernement sont très vastes et, si nombre d’entre elles apparaissent évidentes, elles sont encore plus nombreuses à rester dans l’ombre… jusqu’à ce que l’on s’y heurte. Il est de notoriété publique que les pouvoirs de la cité commencent aux lames de ses soldats pour remonter jusqu’aux poches du maire et de la noblesse locale, même si ce sont les coffres cachés du mythique Conseil des voleurs qui constituent le véritable sommet de la pyramide.
Les dottari
Les premières forces de l’ordre que l’on rencontre à Couronne d’Ouest sont souvent les dottari, les soldats et gardiens de la cité. Quel que soit le poste qu’ils occupent, ils portent tous l’emblème de la cité – l’Œil d’Aroden – dessiné en noir sur fond rouge sur un bouclier ou un tabard. Les officiers dottari portent ce symbole en négatif (rouge sur fond noir) sur le bras gauche : à mesure qu’ils montent en grade, ils déplacent leur symbole de l’épaule (pour les sous-officiers) à l’avant-bras, jusqu’à ce qu’ils finissent par porter un anneau (pour le duxotar ou gardien en chef, qui commande la garde et ne rend de compte qu’au maire). Quel que soit leur poste, les dottari se déplacent toujours en escouades de sept hommes (six soldats et un lieutenant). Chaque capitaine contrôle cinq escouades tandis que chaque commandant contrôle au moins trois capitaines. On compte au moins deux commandants par régo ou secteur, qui dépendent de chacun des quatre durotasi, ou « gardiens du rang. »
En théorie, les dottari sont un ordre unique placé sous le contrôle du « haut gardien, » le Duxotar Iltus Mhartis (humain, noble 3/roublard 3, NM), jeune neveu du maire souvent ivre et nommé par ce dernier. Comme Iltus « préfère partager son commandement pour se concentrer sur les défenses plus larges de la cité, » ce sont ces subordonnés qui gèrent la plupart du temps les responsabilités qu’il délaisse. Les vendettas personnelles et la politique divisent donc les dottari en quatre forces quasiment indépendantes.
Dottari. La Durotas Saria Roccin (humain (f), guerrier 6, CB) contrôle les dottari de base, qui tiennent les portes et patrouillent les rues de la Spéra, et elle dirige les effectifs les plus importants des différents dirigeants municipaux. Saria méprise secrètement les Chevaliers infernaux et travaille avec eux uniquement quand il le faut, prenant toujours garde à ne jamais leur donner de raison qui pourrait la faire accuser de quoi que ce soit (comme ils l’ont fait avec sa tante, pendant sa jeunesse).
Condottari. Avec au moins deux adèles et une barge à voile affectées aux docks officiels de chaque marina flottante, le Durotas Scasi Bolvona (humain, ensorceleur 5, NM) dirige les condottari, ou « gardiens des canaux, » qui patrouillent le Canal ouest, les Flots de Dhaen et les canaux du Régicone. Natif passionné de la cité, Scasi compte presque autant d’amis et de relations politiques que le duxotar, et son ambition le pousse à entreprendre des actions toujours plus osées auprès des nobles du Régicone. La croissance de son influence s’est cependant interrompue au cours des quatorze dernières années, puisqu’il s’efforce de cacher l’existence de sa fille, Casisara, une demi-elfe qu’il a envoyée vivre dans sa famille, à Ostenso.
Rundottari. Basés à Fort Dotar, au nord-est du Régo Cader, les rundottari, ou « gardiens des ruines, » agissent sous l’autorité du Durotas Arik Tuornos (humain, rôdeur 8, N). Arik est un homme cynique mais juste qui n’a endossé cette responsabilité que pour empêcher Eccobar Drumanis (tieffelin (m), guerrier 6, CM), un ennemi de longue date de sa famille, de prendre le commandement et de gâcher la vie de ses amis en plus de celle de bons soldats. Arik sait très bien que le poste qu’il occupe n’est guère prestigieux et constitue surtout une punition sociale, mais ses hommes et lui sont fiers de protéger les murs du Régo Cader et de contenir les menaces et les dangers des ruines, qu’ils empêchent de se propager dans la cité.
Régidottari. Les régidottari (« gardiens du palais ») agissent sous l’autorité de la Durotas Lhiana Strikis (humain (f), guerrier 3/magicien 2, CM). Lhiana traite ses hommes comme ses esclaves personnels, les houspillant souvent en public pour des affronts mineurs. Elle conserve le contrôle de ses forces uniquement parce que ses hommes sont mieux payés que les autres dottari et jouissent d’un certain prestige à travailler sur les Murailles régiconiennes, en plus d’en retirer la possibilité de nouer des alliances avec les riches et les puissants de la ville. Depuis son arrivée à Couronne d’Ouest, il y a plus de sept ans de cela, Lhiana elle-même a servi de pion à au moins trois nobles de la cité, dont elle a aussi été la maîtresse, mais elle n’a pas conscience d’être considérée comme un jouet davantage que comme un atout pour les membres influents du Conseil des voleurs.[1]
Le maire
Selon la loi et la tradition chélaxiennes, le maire de Couronne d’Ouest (ou seigneur-maire, ainsi que le titulaire actuel du poste souhaite se faire appeler) contrôle les Dottari et les coffres du Trésor qui assurent la stabilité de la cité (en favorisant l’ordre, les infrastructures et le paiement aux extorqueurs). Lorsqu’elle était encore le siège du pouvoir royal, Couronne d’Ouest disposait de forces impériales prêtes à réprimer les dissidences, à collecter les impôts et à participer à la construction d’imposants témoignages de richesse pour satisfaire la noblesse. En soixante-dix ans, les trois maires qui se sont succédés ont assisté à une telle baisse des impôts (qui ne sont plus qu’une fraction de leur montant d’origine) que la ville a été forcée de réduire les dépenses de nombreux services (pour financer les petits plaisirs desdits maires). Quand le problème a commencé à s’étendre au commerce, d’autres influences sont intervenues.
En 4689 AR, Abérian Arvanxi a été nommé seigneur-maire de Couronne d’Ouest par Sa Majestrée Infernale, la reine Abrogail II. Cette nomination n’a été ni plus ni moins qu’un exil politique de la cour impériale d’Égorian qui se justifiait par le long passé d’Arvanxi, réputé pour ses machinations malhabiles et ses badinages embarrassants. Malgré ses déboires politique, le nom de famille d’Arvanxi restait influent parmi les Couronnais, dont Abérian a resquillé le soutien politique pour son seul bénéfice tout en en calomniant et en ébranlant les alliés de l’ancienne administration. Beaucoup de gens ont même suggéré qu’il aurait joué un rôle dans la mort soudaine de son prédécesseur déchu, le maire Arthan Challas. Bien que ce ne soit pas le cas, Abérian ne voyait aucune raison de démentir les impressions du peuple puisque c’est la peur qui, au départ, a empêché de nombreuses personnes de s’opposer à lui, avant qu’il ne renforce son emprise sur le pouvoir. Plusieurs années ont passé depuis, au cours desquelles son attrait pour l’opéra chélaxien a conduit le seigneur-maire Arvanxi à effectuer de grosses dépenses publiques au profit de l’entretien et de la construction de différents opéras et de salles de spectacles. Il voit cela comme « une amélioration des distractions publiques destinée à réjouir le cœur et l’esprit de tous les Couronnais. » La plupart des citoyens (en particulier ceux qui n’ont pas les moyens d’accéder aux salles d’opéra des îles ni d’entrer dans les quelques-unes qu’accueille la Spéra) y voient, quant à eux, une utilisation des fonds publics pour le propre plaisir du maire plutôt que pour l’amélioration de Couronne d’Ouest. C’est probablement le cas mais, comme ses passe-temps tiennent cet incompétent notoire et malveillant à l’écart des affaires de la plupart des Couronnais ordinaires, la population supporte ses décadences en silence.[1]
Le Conseil des voleurs
Le Conseil des voleurs, qui aurait été fondé en 4286 AR par l’union des sept bandes et guildes de voleurs les plus puissantes de Couronne d’Ouest, domine la pègre de la cité depuis des siècles. Créé à la suite d’une violente guerre de criminels, le Conseil a vu ses fondateurs s’enrichir sur la dépouille des scélérats de la capitale, si bien que de nombreux meneurs de la guilde fusionnée sont devenus suffisamment riches pour acquérir des terres et des titres de noblesse. Cette fortune leur a donné l’opportunité de gérer leurs intérêts comme des hommes d’affaires davantage que comme des voyous et les chefs du Conseil des voleurs ont gagné une certaine respectabilité en apprenant peu à peu à négocier et à faire pression sur les autres afin d’accroître leur influence à Couronne d’Ouest.
Dès 4340, la rumeur courait que la moitié des familles nobles de Couronne d’Ouest étaient en relation avec le Conseil des voleurs, qui était devenue la seule grande organisation criminelle de la cité. En 4469, face au problème croissant du banditisme, des enlèvements et de l’extorsion au sein de la capitale, l’histoire raconte que la reine Koradinnia négocia avec les représentants du conseil et céda une lourde somme aux voleurs afin qu’ils se fassent plus discrets. S’en est alors suivi une chasse aux sorcières, dirigées contre les membres de la guilde, qui n’était qu’une large mise en scène accompagnée de quelques exécutions exagérées de criminels de bas-étage. Au bout du compte, les dottari ont proclamé que le Conseil des voleurs avait été éradiqué tandis que les voleurs eux-mêmes ont recentré leurs activités sur la contrebande et le trafic d’armes, ainsi que sur le prêt sur gages et d’autres affaires illégales du même acabit, laissant les activités criminelles plus évidentes à des bandes fantoches extérieures à la ville. C’est ainsi que le Conseil des voleurs est devenu un secret de polichinelle qui s’est peu à peu transformé en légende.
Au cours des siècles qui se sont écoulés depuis, le Conseil des voleurs a perduré, survivant au déclin et à la croissance des richesses, aux putschs internes et à la rébellion nationale en s’appuyant sur sa discrétion et sa tradition consacrée du crime respectable. La plupart des Couronnais ne savent rien du conseil, n’y voyant que des croque-mitaines du passé ou les délires de pauvres hommes d’affaires. En vérité, les voleurs ne s’intéressent pratiquement pas aux citoyens locaux, ciblant essentiellement les grandes et riches organisations, les guildes marchandes, les religions organisées et les négociants étrangers. On pourrait même les considérer comme des éléments bienveillants dans la mesure où ils éradiquent tous les rivaux potentiels, aussi dérisoires soient-ils, et se démènent pour écraser toute bande de voyous ou autre activité criminelle qui tente de s’établir à Couronne d’Ouest. La guilde ne s’intéresse pas non plus à l’aristocratie locale, principalement parce que les membres des maisons les plus influentes de la ville siègent au conseil. Ces grands pontes détiennent quasiment toutes les rênes de Couronne d’Ouest, manipulant les évènements en coulisse, et n’entretiennent que des relations symboliques avec le seigneur-maire, lui laissant une marge de manœuvre considérable et plus de mou que nécessaire pour se pendre tout seul si jamais lui venait l’audace de s’opposer à eux. Pour l’instant, il semble faire un pion bien utile puisqu’il maintient les dottari hors du chemin du conseil et qu’en échange, ce dernier le récompense pour ses services.[1]
Les nobles et les personnages politiques puissants
La Cité du crépuscule n’est plus la cité brillante qu’elle a été. Autrefois bondée de pèlerins de presque toutes les religions, la ville n’accueille plus aujourd’hui que les adorateurs d’argent et de richesse. Désormais dominée par le commerce, la cité est devenue un port beaucoup plus cosmopolite mais, au grand dam de nombreuses personnes, y a perdu son âme. La mort d’Aroden a arraché toute son importance religieuse à Couronne d’Ouest et les guerres civiles entre les maisons nobles ont quasiment détruit le peu de volonté de survie qui lui restait. De son côté, lorsque la maison Thrune a déplacé la capitale, elle a également privé les figures de pouvoir de la ville de toute influence politique. Sur plus de cinquante familles couronnaises dominantes qui existaient en 4606 AR, plus d’un tiers ont été financièrement ou littéralement anéanties au cours des douze années qui ont suivi la mort d’Aroden. Pendant les décennies suivantes, dix-neuf maisons sont parties pour le nord, à Égorian, tandis que la maison Thrune s’installait sur le devant de la scène et prenait le pouvoir du Chéliax. Leurs possessions couronnaises sont restées entre les mains de familles qui leur étaient redevables ou de parents mineurs bannis dont la présence les embarrassait face à la maison Thrune. Aujourd’hui, douze maisons nobles majeures demeurent en place à Couronne d’Ouest, conservant ouvertement leur pouvoir grâce au commerce et aux affaires ou le faisant appliquer discrètement par l’intermédiaire du Conseil des voleurs.
L’encadré sur les familles nobles de Couronne d’Ouest liste chacune des maisons de la ville et de ses environs ayant une véritable importance sociale et politique. Leur valeur financière et leurs liquidités varient en fonction de leurs activités commerciales, de la fortune de leurs alliés et de leurs amis, et de leurs activités criminelles manifestes ou dissimulées. Chacune des douze maisons majeures, quel que soit le montant de ses caisses, est plus riche et plus influente que n’importe quelle famille qu’elle a sous sa coupe (même si, bien souvent, la richesse des maisons majeures dépend des fortunes subsidiaires de leur sphère d’influence).[1]
Couronne d’Ouest la nuit
Tout a commencé au mois de Rova 4676 AR. Ce qui débuta par des histoires de créatures étranges se déplaçant furtivement dans les ombres a créé la panique dans toute de la ville quand les Couronnais se sont mis à disparaître dans les rues noires. Si les rumeurs sur un retour de la Peste blanche ou la résurrection du tristement célèbre Conseil des voleurs n’ont pas tardé pas à se répandre, ces histoires ont très vite cédé la place aux échos d’un sombre désastre qui s’était abattu sur le Havre du chercheur, la loge locale des Éclaireurs, ainsi qu’aux rapports selon lesquels on avait vu de sombres créatures éthérées chasser dans les rues. Après avoir ignoré ou rejeté le problème pendant des mois, la municipalité a fini par organiser une campagne de recherche pour mettre un terme à ce phénomène dont il avait minimisé l’importance en le réduisant à une infestation de rats géants, de gobelins ou de chiens gobelins. Mais il s’est avéré que les dottari étaient mal équipés pour ces chasses nocturnes et que le bureau du maire ne faisait que de vaines promesses. La peur croissante et la colère ont poussé les gens à chercher des boucs émissaires et à soupçonner des insurgés venus du Nidal, situation qui culmina avec la mise à mort de deux jumeaux – des caboteurs nidaliens – que la foule envoya au bûcher en plein jour. Pour protéger la population, un couvre-feu a finalement été instauré dans toute la ville tandis qu’une petite armée de dottari et de mercenaires expérimentés ont été mandatés pour s’occuper de la sombre calamité qui affligent les nuits couronnaises. De nombreuses traques et incursions ont été conduites dans la Dospéra et les anciens égouts de la ville, mais elles n’ont guère apporté de résultat sinon que de nombreux chasseurs y ont perdu la vie. C’est ainsi que ce couvre-feu nocturne est en place depuis plus de trente ans, seuls les imprudents risquant leur vie.
Aujourd’hui, quand le soleil se couche, les commerces s’empressent de fermer tandis que les foyers respectables installent des lanternes devant leurs portes. Les dottari allument des pyrahjes, des torches de la taille d’un homme, dans tout le Parégo Régicone et sur les places principales du Parégo Spéra, patrouillant entre ces îlots de lumière par groupe de sept. Les tavernes, les salles des fêtes et autres établissements similaires mettent des sacs de couchage à disposition de ceux qui restent après la tombée de la nuit, récoltant habituellement la somme de 2 pa auprès de leurs pensionnaires peu après le crépuscule. Ceux qui n’ont d’autre choix que d’arpenter les rues après la tombée de la nuit portent généralement un haloran, un bâton de 2,10 mètres doté d’un crochet auquel est suspendue une lanterne lumineuse. Ces bâtons sont mis à disposition de la population le long des avenues les plus fréquentées de la cité.
Bien que la ville se soit adaptée à ces fléaux nocturnes, les détails concernant la nature, l’origine et les intentions de ces créatures relèvent de la rumeur, chaque Couronnais y allant de sa propre théorie fumeuse. La plupart des habitants ont fini par accepter et par s’habituer à cet implacable couvre-feu, que l’on respecte cependant rarement dans la Spéra et encore moins dans les Îles de Couronne d’Ouest où les attaques de créatures sont peu nombreuses. Les dottari qui surprennent des habitants dehors après le couvre-feu sont en droit de les punir d’une amende pouvant aller jusqu’à 5 po mais, en général, ils enjoignent les contrevenants à se dépêcher de rentrer. Néanmoins, on rapporte toutes les semaines de nouvelles histoires d’attaques mortelles contre des individus n’ayant pas respecté le couvre-feu, ce qui ne fait qu’encourager le maintien de cette interdiction nocturne. Plusieurs fois par an, le seigneur-maire met un poing d’honneur à dénoncer la plaie que sont ces mystérieux prédateurs qui hantent les rues de la cité, promettant la mise en œuvre de toujours plus d’efforts pour mettre fin à la menace. Mais peu de choses ont changé depuis les trois dernières décennies, depuis la mystérieuse apparition de ces créatures.[1]
Couronne d’Ouest en un coup d’œil
C’est l’endroit où l’on se trouve, dans Couronne d’Ouest, qui détermine la taille, la hauteur et l’opulence des bâtiments environnants. Chaque bâtiment s’appuie toutefois sur des fondations en pierre – utilisant généralement la pierre claire des carrières situées dans les collines du coin ou le long de l’Adivian. Les quartiers les plus riches de la ville accueillent des constructions entièrement faites en pierre, ou en des matériaux plus rares et plus spécifiques encore. La plupart des bâtiments sont aussi complétés de trois étages en bois, voire plus, qui utilisent les bois clairs de la région ou le sombre tumuchêne du bois des Tumulus, transporté par le fleuve. Quand il le faut, les bâtiments s’appuient les uns contre les autres, au niveau des étages les plus hauts, pour tenir debout : un immeuble qui tient tout seul est souvent signe d’argent et d’influence de la noblesse.
En certains endroits, le caractère aléatoire de l’emplacement des constructions donne presque à voir des rues et des allées qui ondulent. Toutes les façades intérieures des murs de la ville sont recouvertes de pierre et, si les principales avenues des quartiers les plus riches sont recouvertes de dalles en pierre aussi lisses que des miroirs quand il se met à pleuvoir, les rues des autres quartiers sont recouvertes de pavés. Le trop-plein d’eau est canalisé par les bouches d’égout quand il n’est pas directement renvoyé dans le fleuve. C’est pourquoi, pendant la saison des pluies, les dottari ont pour tâche informelle d’empêcher que les égouts ne se bouchent. S’il arrive qu’on embauche des balayeurs pour entretenir la chaussée et dégager les rues des déchets, rares sont ceux qui peuvent se le permettre hormis les riches. C’est ainsi que, dans les allées des quartiers les plus pauvres de la ville, les ordures s’empilent jusqu’à ce que des habitants ou des prêtres bienveillants viennent les nettoyer.
En perdant son influence de « Foyer d’Aroden » manqué, Couronne d’Ouest a aussi beaucoup perdu de son orgueil et de son arrogance au fil des décennies. Nombre de couronnais ne tirent plus vraiement de fierté à garder leur quartier propre et en bon état. Les bâtiments exposés aux éléments ne sont plus entretenus, certaines allées étouffent sous les ordures et les choses ne changent que sous l’influence de l’argent ou la menace des lances dottari. Si la foi de nombreuses personnes s’est effondrée en même temps qu’Aroden, les prêtres et les disciples de ses fondateurs (cf. page 311) continuent de veiller sur Couronne d’Ouest et sur ses habitants, consolidant et réparant les temples aussi bien que les bâtiments communs.
La ville se divise en « Grands secteurs, » les parégos, tandis que ses huit subdivisions viennent affiner ces différences. Voici une description des lieux indiqués sur la carte de la page 308.
Le Haut-Adivian/Le Flot de Dhaen. À moins de deux kilomètres au nord des murailles de Couronne d’Ouest, le Haut-Adivian se sépare du cours principal pour traverser les collines en direction de l’ouest. Si, en aval du Pont de l’Adivian, il reste un fleuve puissant et défendable, il se réduit peu à peu à mesure qu’il se déverse dans les petites rivières, les étangs et les marécages du Marais de Dhaen. Ce cours d’eau, que les gens du coin appellent le Flot de Dhaen, a été ainsi baptisé en l’honneur d’un noble qui a privé ses ennemis de leur butin en s’enfuyant dans les marais avec les derniers trésors de sa maison.
Le Chenal d’Ouest. À moins de deux cents mètres de l’endroit où le Flot de Dhaen se sépare du cours principal, le fleuve se divise à nouveau brusquement pour former le Chenal d’Ouest, principal cours d’eau de Couronne d’Ouest, dont le débit est ralenti par la protection naturelle de l’île et des côtes. Autrefois, beaucoup pensaient qu’Aroden avait béni Couronne d’Ouest car il était très rare de voir des débris flotter dans le Chenal d’Ouest ou les canaux de l’île. À chaque crue printanière, il arrivait souvent que des dépôts se forment naturellement sur le rivage est, terres que les couronnais utilisaient comme décharge. Aujourd’hui, un siècle après la mort d’Aroden, les morceaux de bois, les débris de bateaux et les autres déchets flottants sont de plus en plus nombreux à dériver sur le Chenal d’Ouest ou sur les canaux, en quantité parfois suffisante pour perturber ou empêcher le trafic commercial jusqu’à leur dégagement par les équipages du capitaine du port.
Le Flot méridional. Le Flot méridional est le nom donné à l’Adivian méridional, au-delà de Couronne d’Ouest, qui dépose souvent des débris flottants et d’autres déchets sur les rives orientales. Contrairement au cours tranquille du Chenal d’Ouest, le courant de l’Adivian méridional est plus puissant au niveau de Couronne d’Ouest et entraîne tous les bateaux non-amarrés ou non-contrôlés vers le rivage est ou vers la baie, au sud.
Le Parégo Régicone
Le Régicone est le nom que donnent les couronnais à l’Île de Couronne d’Ouest. Ces huit îles parcourues de canaux sont encerclées par les Murailles régiconiennes, dont les Arches enchaînées enjambent les canaux qui les traversent. La plupart des habitants de la cité ignorent tout de ce qui se passe à l’intérieur de ces murailles, construites avec leur aide et leur argent, ce qui favorise la propagation des rumeurs au sujet de ce qui se trame dans le parégo. La seule chose que les habitants et les visiteurs peuvent en voir, c’est la magnificence des bâtiments les plus grands qui s’élèvent au-dessus des murailles, tels que les anciens palais royaux et le grand opéra.
Chacune des huit îles du Régicone n’accueille pas moins de deux grands vanéos (manoirs) ou viras (domaines) occupés par des familles couronnaises nobles ou influentes. Les familles nobles qui revendiquent la « gouvernance » sociale, sinon légale, de l’île sur laquelle se dresse leur vanéo sont au nombre de dix et il n’est pas rare qu’elles en contrôlent également les Régidottari, par le biais de pots-de-vin, quand elles ne contrôlent pas les lames des troupes de mercenaires de chaque famille. En pensant jouir de la protection des Régidottari, nombre de familles ont perdu en influence et en effectif avant de réaliser que leurs protecteurs avaient en fait été achetés par leurs ennemis. Voici le plus ancien adage que l’on enseigne à tous les enfants du coin : « Les eaux des îles protègent ou emprisonnent – ne fait confiance qu’aux marées. »
Si la vie sur les rivages de Couronne d’Ouest connaît à nouveau la prospérité grâce au commerce, le Régicone s’accroche à son opulence d’antan. Là où les bâtiments modernes ont remplacé les ruines inhabitables dans la partie continentale de la ville, l’essentiel de l’architecture régiconienne renvoie à des styles plus anciens datant de l’époque de la gloire impériale du Chéliax et du Taldor, avec des toits couverts de tuiles et bordés de balustrades, des tours pointues ne pouvant accueillir qu’un seul archer ou vocari (« garde vocal »), et des porches en pierre polie. Les rues qui longent les bâtiments, elles aussi pavées de pierres polies, sont bordées de caniveaux permettant à l’eau et aux déchets de s’écouler dans les canaux ou les égouts.
Les Murailles régiconiennes. Ces énormes murailles défensives encerclent la totalité de l’Île de Couronne d’Ouest et sont en permanence gardées par les régidottari, chaque tour ou section de mur adjacente abritant au moins une vingtaine de soldats. Chacune des tours fait office d’armurerie et de magasin pour la nourriture et les provisions. En général, chaque île compte un total de trente régidottari par tour.
Les Arches enchaînées. Les tours qui bordent les canaux sont également reliées entre elles par les Arches enchaînées, imposantes arcades en pierre qui abritent les treuils des portes de chaînes. On fait descendre ces gigantesques rideaux de chaînes barbelées dans les canaux en cas d’urgence ou de troubles, ou au gré des caprices du duxotar ou du Durotas Bolvona. La plupart du temps, on ne les abaisse que jusqu’à un certain niveau pour exhiber le corps des traîtres, empalés sur les barbelés, en guise d’avertissement pour les autres.
Les canaux. Les condottari contrôlent les canaux, où ils se heurtent parfois aux forces de la noblesse qui poursuivent leurs vendettas. Comme les régidottari, les troupes militaires embarquées à bord des adèles et des esquifs renforcés peuvent être achetées. Les murs des canaux s’élèvent au moins à trois mètres au-dessus du niveau de l’eau, et la dernière crue à en avoir débordé pour inonder le Régicone remonte à plus de 400 ans. En période normale, les canaux sont bordés de chemins pavés de deux mètres de large qui servent de fondation à des blocs d’escaliers de 1,5 m de côté s’élevant jusqu’à la rue. Aux saisons sèches, ces promenades contituent également un espace libre accueillant les marchés de ceux qui se lèvent assez tôt pour s’y installer (bien qu’elles soient submergées au moment des crues du printemps et du début de l’été). Les adèles accostent au niveau de débarcadères situés près des murs, débarquant les passagers sur les escaliers ou permettant le déchargement des cargaisons (ou des litières de nobles) grâce à des tangons et à des poulies. Les seuls quais à donner sur les canaux sont nichés au pied des propriétés qui bordent les canaux. Dès lors qu’une embarcation s’engage par une arche d’entrée, ce sont les propriétaires qui ont autorité sur les quais, non les condottari.
Ponts des canaux. Tous les soixante mètres au moins, chaque canal est traversé par des ponts à bascule (un de chaque côté), levés par des esclaves chaque fois qu’il faut laisser passer un navire. Les régidottari ont la mainmise sur ces ponts, qui que soit le propriétaire des terres sur lesquelles reposent les culées, mais il n’est pas difficile de les soudoyer quand on a besoin d’eux pour gêner une poursuite à pied ou empêcher quelqu’un de fuir une île spécifique. Quoi qu’il en soit, tous les soldats obéissent néanmoins aux Édits du fleuve et lèvent les ponts si ceux-ci constituent un obstacle pour les navires.
Le Régo Corna
Le « Quartier de la Couronne » inclut l’ancien bastion de pouvoir du Chéliax, à savoir sa Cour impériale ainsi que ses propriétés et demeures associées. Territoire anciennement le plus convoité du pays, les îles d’Impriax, de Dlaratha et de Siraon n’ont retrouvé qu’une petite partie de leur prestige au cours des trente dernières années.
1.Le Korradath. Cette imposante forteresse, qui étaitautrefois le grand château et siège royal du Chéliax impérial, reste un décor impressionnant, dont seul un mauvais entretien vient entacher la vue. Encore utilisé aujourd’hui, il accueille des bureaux et des logements temporaires ou sert de terrain neutre pour les rencontres des nobles, des riches marchands et des ambassadeurs de ports lointains que l’on cherche à impressionner ou à protéger de tout contact avec « la populace de la côte. » Les rumeurs persistent selon lesquelles le château abriterait des souterrains secrets et hantés par les monstres, qui n’auraient pas été totalement explorés depuis la Chute d’Aroden.
2.Vanéo Drovenge. Si les viras principaux sont situés àl’ouest de la cité, le long des Flots de Dhaen, le Vanéo Drovenge continue d’incarner le pouvoir et la richesse de la maison la plus influente de la cité. Étant donné que cet impressionnant manoir à deux étages est entretenu par ses esclaves tous les Ventdi, contrairement à de nombreux bâtiments de Couronne d’Ouest, ses arches en marbre vert et ses plaques de bardeau noires apparaissent étincelantes à côté des constructions voisines. La maison Drovenge est de facto le leader social d’Impriax.
3. Vira Obérigo. Ce domaine clos est la propriété principale de la maison Obérigo depuis la fin du Siège des Quatre familles. La maison Obérigo contrôle presque toutes les activités de Siraon, quelles qu’elles soient.
4. Annexe de Sostarl. Cette annexe s’enfonce dans la partie sudde Siraon, où le canal Wisxar rencontre le canal Thrachi. Son mur nord, couvert de crasse et de salissures, affiche encore les frises que Sostarl y a gravées il y a plus de deux siècles, pendant la Grande sècheresse. Les quatre scènes qui représentent les forces militaires chélaxiennes plurent tellement à Vriilar, le roi de l’époque, qu’il demanda à Sostarl et à ses étudiants de sculpter les nombreuses statues et bas-reliefs que l’on observe encore aujourd’hui un peu partout dans les rues et les parcs de Couronne d’Ouest.
5.Le Dorjanala. Ce palais secondaire de la famille royale duChéliax accueillait un solarium de trois étages, aile imposante du palais dont les murs étaient faits de verre encadré de métal. Construit pour la reine Dorjana en 4436 AR, et pensé comme une chapelle dédiée à Aroden, le solarium offrait à la reine une vue dégagée sur l’Arodenamme (son mari, le roi Ariox II, fit également raser tous les bâtiments qui gênaient la vue). La population locale raconte que les cris du fantôme de Dorjana en firent éclater toutes les vitres quand un serviteur eut le malheur d’évoquer la mort d’Aroden au sein de la chapelle. Le palais a brièvement été victime des pillages pendant la décennie de troubles qui a suivi la mort du roi Gaspodar et de sa famille. Lorsque la cour impériale a été déplacée à Égorian, les fidèles d’Iomédae ont récupéré le Dorjanala à leur compte afin qu’il reste un lieu saint dédié à Aroden, à Iomédae et aux fondateurs qui leur sont associés. La première cérémonie qu’ils y ont tenue a consacrée Dorjana comme une nouvelle fondatrice de la foi de l’Héritière – beaucoup de gens disent qu’à chaque équinoxe de printemps, les murs de verre ruissellent des larmes de gratitude de Dorjana du lever au coucher du soleil.
6. Vira Julistarc. Sur Dlaratha, le vira Julistarc est un domaine qui se compose de nombreux bâtiments recouverts d’un seul et gigantesque toit en bardeaux de pierre grise creusé de puits de lumière cristallins, vieille technique de défense taldorienne ici associée à des murs de défense plus modernes, qui entourent le périmètre.
Le Régo Laina
Triam et Islatra sont les deux grandes îles centrales du « Secteur des lames. » Ce sont les dernières îles d’origine et plus personne, aujourd’hui, ne se souvient de la genèse de leur nom. Le quartier, quant à lui, doit son nom aux nombreuses et célèbres batailles qui y ont eu lieu ainsi qu’aux forges et aux armureries que l’on y trouve.
7.Vira Grulios. Cette propriété domine le paysage ouest deTriam, et ses tours à la toiture rouge dépassent les Murailles régiconiennes de plus de deux étages.
8.Staviancara. Il s’agit du plus ancien bâtiment occupé deCouronne d’Ouest et c’est à l’empereur Stavian Ier, qui en ordonna la construction à des esclaves taldoriens après avoir conquis la cité, que l’on doit ses murs. Le bâtiment ayant été retaillé et plâtré au fil des siècles, il ressemble aujourd’hui à une tente taldorienne à un étage. Creusé de tunnels cachés qui conduisent aux murs les plus proches de la ville, il sert de domicile au commandant des régidottari.
9.Vira Salisfer. Cette propriété aux bardeaux noirs, etdéfendue par une barbacane, est le centre du pouvoir de la maison Salisfer et le cœur social d’Islatra.
10.Trivardum. Siège du Triumvirat, ce grand bâtiment auxbardeaux d’ardoise était le centre du pouvoir à Couronne d’Ouest jusqu’à l’arrivée de la cour chélaxienne. Il a même servi de quartier général personnel aux maisons Obérigo, Drovenge et Julistarc avant qu’elles ne construisent leurs viras ou autres domaines. Les anciennes salles d’audience et les bureaux administratifs du rez-de-chaussée sont maintenant occupés par des marchands. Le Tricalista (qui est l’une des tavernes les plus populaires de Couronne d’Ouest pour les bourses modestes) occupe tout le premier étage avec cinq chambres communes (pour dormir), cinq appartements privés (pour le personnel ou les locataires aisés) et trois grands bars. Le deuxième étage accueille un opulent appartement-terrasse et ses jardins sur toit, résidence de l’ambassadeur taldorien Vors Kyniar d’Oppara, un paladin d’Iomédae qui a acheté sa position grâce à la fortune familiale et a refusé de partir pour Égorian à cause de son dégoût pour la maison Thrune.
11.Vanéo Dioso. Bâtiment le plus grandiose de Triam, cevanéo est devenu la maison du clan Dioso après l’éradication de ses constructeurs, la maison Krafanis.
12.Miratanza. Le « Marché flottant » permet aux serviteursqui vivent sur les îles d’acheter de la nourriture et d’autres marchandises pour leurs nobles maîtres. Ses nombreuses plateformes ancrées permettent aux vendeurs de louer un espace où s’installer ou de vendre directement leurs produits à partir de leur propre bateau. Les condottari circonscrivent toutes les affaires et transactions au Miratanza, touchant une commission sur les biens vendus entre les quatre arches de marbre rouge et noir qui enjambent les canaux menant jusq’au marché.
Le Régo Aérum
C’est dans le « Secteur du Trésor » que l’on peut acheter les véritables raretés à Couronne d’Ouest. Territoire le plus récent de la cité, la moitié sud de l’Île de Couronne d’Ouest ne s’est arrachée à ses flaques de boue qu’au cours du dernier millénaire. Les trois îles du Régo Aérum sont Siar, Ghiam et Karhal. Le parc situé à l’extrême sud de Karhal doit son existence à une mystérieuse incapacité à achever la construction de quelque bâtiment que ce soit dans le secteur, qui s’explique par une longue série d’accidents étranges. En 4040 AR, ces terres sont devenues un parc urbain pour les oisifs et les riches.
Le Parégo Dospéra
Le nom de Parégo Dospéra (« Autel du désespoir ») fait référence aux ruines abandonnées et aux quartiers pauvres et opprimés des rivages nord de Couronne d’Ouest. Les chemins y sont souvent en mauvais état, si bien que celui qui court dans la Dospéra risque fort de s’y fouler une cheville ou de s’y casser une jambe, devenant ainsi une cible légitime pour les nombreuses menaces qui se cachent dans les ombres. Si le secteur nord est totalement en ruines et n’est que vaguement contrôlé par les rundottari, qui patrouillent sur les murailles qui l’entourent, le régo du sud sert de zone tampon entre les ruines et la Couronne d’Ouest « civilisée. »
Le Régo Cader
Le « Quartier mort » fait référence aux ruines du nord, bien que les anciens couronnais pourraient vous dire qu’on l’appelait le Régo Pléa (ancien foyer des esclaves domestiques, des serviteurs et des bas commerces) avant la Chute d’Aroden. C’est dans ce quartier que l’on trouve les « bas commerces » que les nobles ne voulaient pas voir et qui incluent de nombreuses forges pourtant utiles même si elles ne sont pas en bon état. L’essentiel des bâtiments abandonnés ou en ruine se composait autrefois de tavernes, d’auberges, de chambres d’hôte et d’étables. Aujourd’hui, la plupart d’entre eux sont devenus des squats et des foyers partiels pour les humains ayant cédé à la barbarie, des repaires de voleurs ou, encore, des tanières de monstres pouvant aussi bien accueillir des leucrottas que des gobelins ou des tieffelins assez forts pour survivre. Il arrive même que des gargouilles veillent encore sur certains secteurs situés autour de leurs perchoirs et en ruine depuis longtemps.
Le Marché du crépuscule. Les ruines de Couronne d’Ouest abritent le Marché tristement célèbre du crépuscule, bazar ambulant qui s’installe dans les carcasses d’anciens temples, de viras, de théâtres et d’autres ruines grandioses autrefois somptueuses. Les audacieux et les fous s’y rendent parfois pour acheter toutes sortes de marchandises de contrebande, souvent sous le nez de rundottari corrompus. Ils’agit d’un marché semi-secret où l’on vend ouvertement des drogues, des poisons exotiques, des créatures étranges, des esclaves enlevés et pratiquement tout autre vice possible et imaginable. Il tient son nom du fait qu’il n’est ouvert que pendant les deux heures qui précèdent le coucher du soleil. Contre récompense, n’importe quel bon à rien ou rundottari malhonnête peut indiquer, à qui le cherche, l’endroit où le marché prévoit de s’installer.
Les Jardins luxuriants. Faute d’entretien régulier, les parcs et les jardins des anciens viras ont fini par disparaître ou se sont développés de façon anarchique. Si beaucoup sont maintenant envahis par les ronces et les mauvaises herbes, d’autres plantes, devenues sauvages, attirent certaines personnes dans la Dospéra. Ces ruines présentent de nombreuses herbes et plantes plutôt rares à l’est de la forêt d’Arthfell, ainsi que plusieurs plantes mortelles, telles que les lianes meurtrières, et même quelques attrape-mouches géants.
Le Régo Crua
Le « Quartier du sang » accueillait autrefois le commerce d’esclaves ainsi qu’une large gamme de commerces de bas-étage ou moins attrayants allant des tanneries aux abattoirs. En raison de la puanteur et de la crasse, ce quartier abritait également les taudis du nord de Couronne d’Ouest, nichés contre les murs du Régo Cader (ce qui les rend parfois plus sûrs du fait de la présence quasi-permanente des rundottari au-dessus d’eux). Plus on avance en direction du sud, plus les bâtiments sont hauts et propres, jusqu’à ce que l’on atteigne le pont aux Pégases, à l’est, qui mène au Parégo Spéra.
13. La porte Obrigane. La construction de cette porte, qui date des premières années de Couronne d’Ouest, a été financée par la maison Obérigo (qui en a gardé les plans et les secrets cachés), d’où son nom et le sceau du griffon qui apparaît sur sa clé de voûte. La porte, lourdement renforcée, s’élève sur plus de trois niveaux et elle est deux fois plus épaisse que les murs séparant le Régo Crua et le Régo Cader, dont elle assure la liaison. Ses quatre portes, ses deux ponts-levis et leur escouade réglementaire de rundottari empêchent toute menace de pénétrer dans la Dospéra. Les portes et les ponts-levis ne sont ouverts que un par un, lorsque les dottari reçoivent l’ordre d’exiler des prisonniers condamnés dans les ruines ou de laisser rentrer les rundottari en repli dans l’espace relativement protégé du bâtiment.
14. Le Pléatra. Le Pléatra, qui est l’un des plus grands complexes immobiliers du quartier, est un imposant marché aux esclaves avec de grandes cellules communes pour les esclaves invendus.
15. Walcourt. Ancien centre cultuel des disciples du FondateurCrucisal, la loge de l’assemblée s’est délabrée après avoir été laissée à l’abandon suite à la mort d’Aroden. Depuis, elle est considérée comme un lieu hanté et de nombreuses histoires de sombres silhouettes et d’apparitions fantomatiques courent à son sujet. Au fil des années, les tentatives visant à tranformer les locaux en asiles de nuit et en orphelinats ont toutes été brutalement avortées, ce qui ne fait que renforcer les légendes selon lesquelle des résidents perturbés s’attarderaient toujours dans ces lieux.
Le Parégo Spéra
La Spéra (« Autel de l’espoir ») comprend ces quartiers toujours debouts que l’élite de la ville dédaignait autrefois et qui sont aujourd’hui reconnus comme la force-vive économique de Couronne d’Ouest. La cité ouest accueille encore de nombreux nobles mais, contrairement au Régicone, le commerce et l’argent ont ici plus de pouvoir que n’en a la politique. Les trois quartiers de la Spéra sont le Régo Scripa (« quartier des scribes »), plaque tournante du commerce et ancien quartier des scribes et des imprimeurs de l’empire, qui accueille aujourd’hui la classe marchande ; le Régo Péna (« quartier de la monnaie »), où l’on trouve les commerces raffinés, les biens de haute qualité et la classe de la « nouvelle monnaie » ; et le Régo Sacéro (« quartier des prêtres »), quartier des temples et de la « vieille monnaie. »
16. Les ponts aux Pégases. Sur les huit grands ponts qui ont été bâtis du temps d’Aroden, seuls deux subsistent, les autres ayant été détruits ou ensevelis avec le temps. Appelés les ponts aux Pégases en raison des chevaux ailés qui sont gravés sur leurs côtés ou sous le tablier, chaque pont a également un nom et une apparence qui lui sont propres. Sur le pont de l’aile-lame, les pégases sont dessinés avec des ailes de lames, non de plumes, et portent presque tous le nom gravé d’un anciens héros couronnais. Sur le pont situé le plus à l’est, que l’on appelle le Fidèle (ainsi nommé en hommage au pégase sacré qui fut, pendant un temps, la monture d’Aroden), les ailes des pégases dissimulent de nombreux Yeux d’Aroden.
17.Canaroden. Ce canal est le plus long de Couronne d’Ouestet aussi celui qui a le moins changé depuis sa création. Passant sous les ponts aux Pégases, qui l’enjambent à plus neuf mètres de haut, le Canaroden est deux fois plus profond que les canaux du Régicone. Les murs qui l’encadrent arborent des frises grandioses hautes de 4,50 mètres, sculptées par un prêtre d’Aroden du nom d’Ulatir entre 4291 et 4324. Le mur sud est parcouru d’un alignement de fondateurs d’Aroden, constitué de vingt personnages, qui font face au canal, et de leurs saintes réalisations, représentées en arrière-plan. Sur le mur nord, on peut voir les douze apparences que prenait Aroden quand il parcourait le monde mortel, dissimulant son identité sous les traits d’un mendiant, d’un voleur, d’un pêcheur, d’un chasseur, d’un berger, d’un fermier, d’un soldat, d’un marchand, d’un tailleur, d’un artisan, d’un artiste et d’un érudit. Au cours du siècle dernier, les foules ou des individus isolés ont dégradé ou marqué certaines des périodes représentées sur les sculptures, notamment celle qui correspond à la bataille des Mille rois ou celle qui suit l’avènement de la maison Thrune, mais la plupart de ces dégâts ont mystérieusement disparu au fil du temps.
Le Régo Scripa
Le « quartier des scribes » était autrefois le cœur de la bureaucratie de l’empire chélaxien, un secteur dominé par les fabricants d’encre et de papier, les imprimeurs, les relieurs, les scribes et les messagers. Aujourd’hui, peu de ces précieux commerces existent encore, en dehors des cartographes. Le quartier est maintenant occupé par les entrepôts des marchands et les commerces navals (fabricants de cordes et de voiles, navigateurs et constructeurs de navires).
18.Maison Taranik. C’est ici que, un ventdi sur deux, l’ordredu Chevalet ramène un nouveau contingent de douze Chevaliers infernaux au paralicteur local. La maison Taranik dispose toujours d’au moins huit Chevaliers infernaux sur son domaine et d’au moins quinze postés en permanence à Couronne d’Ouest. Philosophe libérale et érudite, Misirnis Taranik a bâti sa fortune grâce à ses scriptoriums et à ses maisons de reliure, mais elle a secrètement répandu la Peste blanche dans tout Couronne d’Ouest dans les années 4570 par l’intermédiaire de son culte de Sifkesh, la Voie de la Grâce. En 4577, sa maison et son hospice ont brûlé avec elle et les derniers membres de son culte dans un incendie allumé par le premier des Chevaliers infernaux, Daidian Rhul. C’est la découverte des presses d’imprimerie à blocs de bois de Taranik qui a motivé la doctrine de « basse philosophie » de Rhul, qui a donné naissance à la faction des Chevaliers infernaux de l’ordre du Chevalet. Reconstruite sur les ruines de la première conquête du Chevalier infernal, la maison Taranik (son nom est gravé en indélébile sur la clé de voûte de la porte principale) est devenue la garnison des Chevaliers infernaux dans la cité. Quand la ville est en proie à des explosions de violence ou à des troubles qui dépassent les capacités de répression des dottari, les Chevaliers infernaux de la maison Taranik viennent aider à réprimer l’anarchie, envoyant au besoin des demandes d’aide à la citadele de Rivad. Le commandant officiel de la maison Taranik est le paralicteur Gonville Chard (humain, rôdeur 7/Chevalier infernal 2, LN), même si son maralicteur d’armes corrompu (commandant d’armurerie, cinquième dans la chaîne de commandement), Aritil Sévarn (humain, guerrier 5, NE), suborne souvent les ordres de Chard grâce à ses liens avec le seigneur-maire Arvanxi et la maison Drovenge.
Le Régo Péna
Le « quartier de la monnaie » abrite les commerces les plus lucratifs ainsi que de nombreuses maisons au statut politique ou financier douteux. C’est également le foyer d’une classe émergente de riches marchands qui, soit par choix, soit par coup du sort, manquent d’influence politique ou de relations suffisantes pour obtenir le statut de noble ou se faire remarquer à la cour impériale.
19.Le Havre du chercheur. Ce viraentouré d’un mur fut l’une des seules loges de la Société des Éclaireurs à demeurer ouvertement active au Chéliax après l’ascension de la maison Thrune. Il a été abandonné dans des circonstances mystérieuses en 4676 AR. Les dottari en ayant barricadé et verrouillé les portes de façon permanente avec des chaînes, le manoir tombe en ruine sous le voile de mystère et de rumeurs qui l’entoure. Personne ne peut dire ce qui a frappé la loge d’une telle malédiction, ni ce qui est arrivé aux Éclaireurs qui occupaient autrefois la maison ou aux trésors exotiques qui y étaient gardés. En revanche, beaucoup de gens pensent qu’il y a un lien entre la déchéance du Havre du chercheur et l’apparition des bêtes de l’ombre qui rôdent dans les rues la nuit venue.
Le Régo Sacéro
Le « quartier des prêtres » compte plus de sanctuaires et de bâtiments ecclésiastiques (toujours debout ou en ruine) que les cinq autres cités chélaxiennes réunies. Pendant des siècles, les prêtres et les nobles ont laissé en friche toutes les terres situées à l’est de l’Arodenamme (sur et sous la Montée) car elles devaient accueillir les jardins personnels d’Aroden. Quand le dernier Azlant est mort, ces terres sont devenues un objet de conflit entre nombre de nobles, de figures officielles et de prêtres, qui sont allés jusqu’à s’emparer de certaines d’entre elles et à commettre des assassinats. En 4614, plusieurs cultes et maisons avaient racheté une grande partie de ces terres.
20. Sanqatada Cinqarda. La « cathédrale des cinq Fondateurs, » haute de cinq étages, est antérieure à l’histoire andorane ou chélaxienne. Tout comme l’Arodenamme, ce bâtiment de marbre blanc reste immaculé et étincelant malgré la suie des cheminées alentour et des siècles de tentatives visant à le dégrader. Les statues de calcaire hautes de neuf mètres, qui se dressent de chaque côté des portes, au sommet de colonnes de néphrite turanienne à deux niveaux, représentent les cinq fondateurs de la cathédrale : les Fondateurs Dotara, Palmor, Rixana, Adel et Crucisal.
21. Vanéo Arvanxi. Le manoir du seigneur-maire a toujours été situé dans le Régo Sacéro, bien que l’actuel occupant du poste ait considérablement étendu la taille et les défenses du bâtiment. Souvent appelé la Folie d’Abérian, aussi bien à cause des sommes énormes que le seigneur-maire a investies dans la rénovation sans fin de sa propriété que de ses aménagements exceptionnellement extravagants – diaboliques, selon certains –, le manoir organise fréquemment des fêtes et des bals destinés à divertir l’élite de la cité. En 4705, un vent de révolte a brièvement balayé le quartier lorsque le maire Arvanxi a ouvertement envisagé la possibilité de lier de puissants fiélons pour de vulgaires passe-temps, mais les protestations locales étaient telles qu’il a visiblement renoncé à sa lubie. Certaines rumeurs persistent néanmoins à dire qu’un puissant fiélon serait emprisonné sous la Folie et servirait à alimenter le manoir en énergie infernale.
22.La Montée d’Aroden. C’est le passage des prêtres et despieux artisans, ainsi que les pieds et les mains d’innombrables pèlerins, qui ont façonné cette grande colline en un double plateau qui surplombe la cité de plus de soixante mètres. Nombre des habitants de la ville parlent du Trône vacant pour désigner le plateau le plus élevé puisque l’ancien dieu du Chéliax n’a jamais investi sa demeure. Le plateau inférieur reste un secteur commercial où s’échangent des provisions ecclésiastiques, des icônes religieuses et divers biens fabriqués dans les temples couronnais. En haut, sur le Trône vacant, les temples abandonnés qui se dressent au pied de la statue font partie des quelques restes encore visibles du culte d’Aroden à Couronne d’Ouest.
23.La Promenade d’Uralt. Il y a longtemps de cela, des prêtresont construit une série de marches le long de la rampe nord qui escalade la Montée d’Aroden, afin de permettre aux pèlerins de gravir la colline à la fois physiquement et spirituellement. L’œil ailé d’Aroden apparaît deux fois sur chaque contremarche, encadrant un simple mot. Les pèlerins qui montent les cent soixante-six marches en lisant à voix haute le mot inscrit sur chacune d’elles récitent, en réalité, la Liturgie de l’aube à Aroden, écrite par le Fondateur Uralt.
24.L’Arodenamme. Haute de vingt-sept mètres de la baseau sommet de la Montée d’Aroden, et formée d’énormes blocs de marbre blanc, cette statue est antérieure à toute histoire avistanaise connue et à toute autre structure existant encore aujourd’hui à Couronne d’Ouest. Le clergé d’Absalom prétend que ce sont douze des fondateurs d’Aroden qui construisirent l’Arodenamme à la force de leurs prières, de leur sueur et de leur magie. La statue d’Aroden fait face au fleuve et à l’île, sa poitrine étant orientée de telle façon qu’elle est exposée aux rayons du soleil levant et du soleil couchant. Un énorme symbole d’œil ailé incrusté d’argent couvre sa poitrine, les ailes se prolongeant sur ses manches drapées et sous ses bras. Depuis la fondation de Couronne d’Ouest, toute une variété de sanctuaires, d’abris pour pèlerins, de salles de rassemblement, de petits temples et même un grand amphithéâtre ont fait leur apparition autour de la statue dans l’espoir de voir l’arrivée d’Aroden. La plupart de ces structures sont aujourd’hui négligées, n’étant plus occupées que par les opprimés et les rêveurs bercés d’illusions. Malgré la disparition du dieu de l’humanité et la crasse qu’un siècle de négligence a laissée sur les pieds et la partie inférieure des jambes de la statue, l’Arodenamme continue d’inspirer l’émerveillement à tous ceux qui viennent le voir. Aucun oiseau, magicien vengeur ou monstre volant n’a jamais réussi à maculer les parties supérieures de la statue, et aucune salissure ne vient entacher l’Œil d’Aroden argenté qui brille sur sa poitrine.
25.Qatada Nessudidia. Cette cathédrale de quatre niveaux est le plus grand temple d’Asmodéus à Couronne d’Ouest. Étant le bâtiment le plus élevé à l’est de l’Arodenamme, elle domine également le promontoire. Les maisons Thrune et Jeggare ainsi que leurs alliés ont financé sa construction entre 4639 et 4677 AR, après que les Feux infidèles ont mis fin aux projets des maisons Drovenge, Salisfer et Julistarc, qui voulaient remplacer la Sanqatada Cinqarda par une cathédrale pentagonale dédiée à Asmodéus. Le grand puits de lumière en cristal de la cathédrale brille en permanence d’une sinistre lueur rouge qui fait de ce monument, parmi tous les sites sacrés (ou impies) de Couronne d’Ouest, celui qui attire le plus l’attention la nuit venue.
26.La Marina impériale. En 4641 AR, la cour impérialeinvoqua un droit de gage sur le Vira Roalmo et ses chantiers navals, confisquant ainsi les terres et les quais de la maison traîtresse. Par décret, la majestrée a ensuite établi la Marina impériale sur le promontoire surplombant le fleuve le plus à l’est, rétablissant pour la première fois depuis 4634 une forte présence de troupes impériales au sein de Couronne d’Ouest.[1]
Glossaire de Couronne d’Ouest
Les habitants originaires de Couronne d’Ouest – comme ceux d’autres grandes cités chélaxiennes – possèdent un large vocabulaire de titres, de lieux et de détails spécifiques relatif à leur ville natale.
Adèle. Petite barge privée.
Dottari. Garde de la cité, au Chéliax.
Durotas. Capitaine de la garde urbaine.
Duxotar. Commandant de la garde urbaine.
Haloran. Bâton au bout duquel est accrochée une lanterne.
Pyrahje. Torches de la taille d’un homme, qui éclairent la plupart des quartiers de Couronne d’Ouest la nuit.
Parégo. « Grand secteur, » au nombre de trois et désignant les grands quartiers de Couronne d’Ouest.
Régo. Quartier ou voisinage de Couronne d’Ouest.
Vanéo. Manoir chélaxien.
Vira. Propriété chélaxienne.
Couronnais. Habitant ou toute autre chose originaire de Couronne d’Ouest.
Plus de détails sur Couronne d’Ouest
Couronne d’Ouest étant une cité ancienne et dynamique, il était impossible de la décrire intégralement dans ces quelques pages. Si les prochains volumes de Pathfinder présenteront plus de détails et des dizaines d’autres lieux, vous pouvez déjà découvrir l’histoire de Couronne d’Ouest, ainsi que d’autres éléments, dans Le Guide du Joueur du Conseil des voleurs, disponible en téléchargement gratuit sur www.black-book-editions.fr/pathfinder.[1]
Les familles nobles de Couronne d’Ouest
Voici les douzes familles les plus puissantes de la noblesse couronnaise, listées par ordre d’influence et de richesse. Les familles sur lesquelles elles exercent leur influence sont également indiquées.
Maison Ethnie Familles redevables
Drovenge Taldorienne Imvius, Lorialn, Xérysis
Obérigo Chélaxienne Aulamaxa, Ghival
Salisfer Chélaxienne Chillarth, Rustachas
Grulios Chélaxienne Mironeth, Ici
Arvanxi Chélaxienne Mhartis, Ciucci, Rasdovain
Julistarc Taldorienne Seidraith, Cémaine
Dioso Chélaxienne Jhaltéro, Ucarlaar
Tilernos Taldorienne Starnon, Étrovain
Phandros Chélaxienne Chard, Nolmon
Khollarix Chélaxienne Nymmis, Rufano
Rosala Taldorienne Ulvauno, Aténaar
Mézinas Taldorienne Vitaron, Missepe[1]
Les fondateurs d’Aroden
Le delta du fleuve était autrefois un lieu sacré et une terre sainte pour Aroden et ses alliés, ses prêtres et ses assistants, en particulier pour les fondateurs et les demi-dieux de son culte. Même si le Dernier Azlant est mort, ses fondateurs continuent d’aider leurs disciples et d’oeuvrer à empêcher tous ceux qui vénéraient autrefois cette cité de perdre totalement foi en Aroden et en eux-mêmes. Les fondateurs du culte d’Aroden possèdent de nombreux temples individuels ou collectifs dans tout Couronne d’Ouest, mais le plus grand et le mieux conservé d’entre eux reste la Sanqatada Cinqarda. La plupart des fidèles ont, chez eux ou à leur travail, un sanctuaire personnel dédié à leurs fondateurs et il existe aussi pas mal de chapelles et d’autels dans les sous-sols, cachés dans des caves ou dans les ruines de temples aujourd’hui ensevelis. Voici, par ordre d’importance, les six fondateurs d’Aroden les plus vénérés à Couronne d’Ouest :
Fondatrice Dotara, « Celle qui observe et qui attend ; » esprit des gardiens ; patronne des dottari.
Fondateur Palmor, esprit des rivières et du renouveau ; patron des pêcheurs et des sages-femmes.
Fondatrice Rixana, esprit de l’abondance des eaux profondes ; patronne des pêcheurs de perles et de crustacés.
Fondateur Adel, esprit du travail du bois ; patron des constructeurs de navires.
Fondateur Crucisal, esprit des voyages maritimes et de la navigation ; patron des passeurs et des adéliers.
Fondateur Vadrus, esprit des cristaux et de l’art ; patron des verriers et des artistes.[1]