Orde ésotérique de l’oeil du palatin
- Ce sont les véritables maîtres de l’ancien monde et le pouvoir qui dirige les trônes dans l’ombre. Tls se rencontrent en secret pour décider du destin de l’Ustalav en murmurant dans des langues étranges. Tls renaissent lors de leurs rituels et demeurent à jamais dans les mystères. Gravé dans la pierre de voûte des bâtiments, neufs comme anciens, l’œil étincelant de l’Ordre voit tout. Nous ne comprenons rien à leurs étranges séances de contemplation mais nous savons que sans eux, nous serions perdus car ils sont les sauveurs de notre pays.
- - Professeur B
Présentation[1]
L'ordre Ésotérique de l'Oeil de Palatine | |
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(Organisation) | |
Type | Secret |
Alignment | Loyal Neutre |
Headquarters | Ustalav |
Goals | Stand against the Whispering Way |
Scope | Regional |
Source: La Couronne Putréfiée, Occult Mysteries, pg(s). |
Dans les salons lambrissés et les sombres catacombes,les membres secrets de l’élite de l’Ustalav se rassemblent en clubs privés que l’on désigne collectivement sous le nom d’Ordre ésotérique de l’Œil palatin. Cet ordre a vu le jour il y a des siècles, sous forme d’une cabale de mystiques qui étudiaient des savoirs interdits et a donné le jour à un réseau organisé de philosophes qui se sont presque tous élevés à des positions influentes dans la société ustalavienne, en tant que juges, doyens, propriétaires terriens ou membres de haut rang du clergé de Pharasma. Les agents de l’Ordre disaient que l’on pouvait obtenir l’illumination divine grâce à des réunions secrètes où ils pratiquaient une étrange philosophie et de mystérieux rituels.
Évidemment, on attribue l’évincement pacifique de l’aristocratie de l’ouest de l’Ustalav aux machinations bien-pensantes de l’Ordre et les magiciens de l’Œil palatin sont très appréciés pour le rôle qu’ils ont joué dans la défaite de Kazavon, le dragon de Balafre. Mais tout pouvoir a ses détracteurs et les théoriciens du complot tiennent l’Ordre pour responsable des sinistres évènements qui se déroulent dans le pays, comme les disparitions qui se produisent inexplicablement au Galop et les attaques du Diable en gris sur le Lozéri.
L’Ordre refuse d’accorder la moindre importance à ces histoires, ce qui ne fait que décupler les rumeurs qui se propagent parmi les habitants les plus superstitieux de l’Ustalav.
Histoire de l’Ordre[1]
Aldus Galop dilapida une fortune en safaris et en expéditions archéologiques au cœur du Garund, ce qui lui a valu de faire partie des gentilshommes aventuriers les plus célèbres de son époque. Après le pillage désastreux de la tombe de Thutmoset IV, en 3985 AR, on disait le futur comte maudit et on l’a cru perdu lors d’une expédition de pillage de pyramide dans les Dunes desséchées d’Osirion la même année.
Il est réapparu au Rival trois ans plus tard, changé, en affirmant qu’un mentor angélique lui avait enseigné des rites ésotériques et d’anciennes connaissances mystiques. Selon ses dires, il avait découvert un sépulcre de pierre mis à nu par une violente tempête de sable et, à l’intérieur, il avait trouvé des sages immortels qui vénéraient un ange desséché nommé Tabris. Aldus affirmait que c’était le détenteur de parchemins déchirés qui contenaient les annales de la création. Pendant trois ans, Aldus a étudié la langue secrète de cette cabale et communié avec l’ange, s’imprégnant des connaissances et de la philosophie des mystiques. Aldus prétendait que les sages l’avaient envoyé, après son illumination, pour devenir leur messager mortel sur Golarion. Certains théoriciens de la conspiration disent que cette histoire de « maîtres secrets » est un mensonge inventif que le comte a concocté pour renflouer les coffres de son domaine moribond. D’autres pensent que « l’ange » était en fait un diable rusé venu corrompre les mortels de son influence diabolique ou qu’Aldus a empoisonné un gardien divin pour s’emparer des secrets qu’il protégeait.
Que ces critiques soient fondées ou non, Aldus s’est attiré une cohorte dejeunes nobles avides de discussions ésotériques et a fini par publier ses théories codées sous forme de recueil appelé Les Gospels perdus de Tabris, un curieux amalgame de mysticisme osirien, de catéchisme pharasmien et de traditions occultes varisiennes. Le texte décrivait le premier des neuf rangs, ou chemins, qui permettent de développer son étincelle divine personnelle en vue d’une communion sacrée après la mort. Les révélations suivantes étaient distillées avec prudence, en fonction des contributions financières que le membre apportait à l’Ordre, le statut de membre étant d’ailleurs réservé à l’aristocratie propriétaire de terres sous la coupe d’Aldus. De nombreux fils de nobles se sont enfuis en 3999, quand l’opinion publique s’est retournée contre l’Ordre, après qu’une foule de gens en colère a interrompu les rites de nouvelle année orgiaques dans les mystérieuses ruines de la Spirale de Cromlech, et ont stoppé ce que certains disaient être le sacrifice d’un être céleste de la main d’Aldus.
Le nombre de membres de l’Ordre a chuté, tout comme la stabilité mentale d’Aldus qui divaguait de plus en plus et se concentrait uniquement sur des retraductions de son manuscrit originel. Il a été obligé d’abdiquer et de laisser son titre de comte du Rival à un lointain cousin. Mais la philosophie de l’Ordre était scellée et ses fidèles voyaient des leçons allégoriques dans l’histoire du manuscrit, depuis sa découverte. Ils ont intégré les préceptes de Pharasma à la hiérarchie céleste qu’esquissaient les « gospels perdus » et formé les bases des enseignements de l’Ordre, qui consistent à s’élever depuis la bassesse des désirs humains primitifs jusqu’à un état angélique parfait.
Cet Ordre réduit et sectaire a perduré jusqu’en 4028, quand Aldus a disparu dans de mystérieuses circonstances. Ses neuf apôtres les plus dévoués ont alors hérité du contrôle des manuscrits du fondateur et de son organisation moribonde. Cet événement a été baptisé l’Élection des neuf et a marqué le début d’une ère nouvelle. Sous leur houlette, l’Ordre a ouvert ses portes à toute personne assez riche pour payer sa cotisation annuelle et désireuse de suivre sa philosophie. L’Ordre s’est alors mis à financer la construction de temples, de bibliothèques, d’universités et d’asiles pour les vétérans de guerre. Grâce à cette nouvelle façade bienveillante, la société semi-secrète a attiré une fois de plus des nobles honorables qui ont suivi sa philosophie et contribué à développer sa richesse et son influence en Ustalav.
Etre membre[1]
Depuis la création de l’Ordre ésotérique, ses membres bénéficient de tous les avantages d’un club influent avec des relations haut placées. Ses membres n’appartiennent pas tous à l’aristocratie qui possède de nombreuses terres, mais tous sont censés se comporter poliment, comme des citoyens respectueux, et contribuer au bien-être de la société. Les réunions hebdomadaires se déroulent le juredi et s’appellent des cathédrales, ce qui fait référence au groupe assemblé aussi bien qu’à son lieu de rencontre, que ce soit dans une ancienne église, dans un pavillon de chasse ou dans la cave d’une taverne. Les membres sont aussi censés assister aux offices de Pharasma et lui rendre hommage, mais ils ont le droit de vénérer d’autres dieux.
Les rites bizarres, les habits curieux et les répliques inhabituelles de l’assemblé peuvent déconcerter les rares personnes extérieures à l’Ordre autorisées à assister à une cérémonie. Ces rituels sont toujours très élaborés, même lors d’événements aussi courants que le paiement d’une cotisation, un don, la lecture d’un compte rendu ou une correspondance avec d’autres cathédrales. Tout cela s’accompagne d’un cérémonial pompeux et chaque action est réglementée pour servir de leçon métaphorique sur le salut personnel. Ces rituels alimentent les rumeurs qui parlent d’association occulte car tous les participants sont en habit de cérémonie : des accoutrements fantaisistes brodés avec des robes élaborées, des gants, des tabliers et des couvre-chefs. Après la réunion, un membre respecté donne une conférence : un chirurgien professionnel exécute une autopsie sur le cadavre d’une manticore, un alchimiste démontre les principes de l’Ordre à travers des expériences métaphysiques etc. Ensuite, la cathédrale se retire dans une salle des fêtes ou un fumoir où ses membres se rassemblent pour échanger des faveurs, sachant qu’on leur rendra la pareille, quelle que soit la profession de chacun.
La semaine, les cathédrales organisent toutes sortes d’activités pour leurs membres, comme des ateliers philosophiques, des groupes d’étude ou des dîners pour les fêtes pharasmiennes. La plupart possèdent une taverne réservée aux membres qui veulent se réunir. Les séances de spiritisme font partie de leurs passe-temps favoris et ils donnent aussi des fêtes où ils déshabillent des momies osiriennes, déroulant lentement leurs bandages avant de réduire leur peau desséchée en poudre fine qu’ils mélangent à un thé toxique avant de le boire.
Les membres de haut rang assistent à des réunions secrètes privées basées sur un calendrier ésotérique qui n’a de sens que pour les gens versés dans l’histoire de l’Ordre. Elles se déroulent en des lieux secrets comme les sombres catacombes d’une cathédrale persécutée et brûlée ou dans la crypte d’une famille fondatrice. Lors de ces réunions, les élus de l’Ordre explorent plus en profondeur les mystères de leur société, en vue d’une sorte de communion divine ou d’ascendance céleste.[1]
ESOTERIC ORDER OF THE PALATINE EYE[2]
Cette société secrète, mystérieuse et dangereuse selon certains, promeut l'illumination personnelle et la culture d'une étincelle divine intérieure, dans le cadre d'une organisation fraternelle influente et puissante,
Location Ustalav
REQUIREMENTS
Initiation Fee 500 gp
Initiation Test Linguistics DC 20
Offerings 300 gp/service period
MEMBERSHIP
Obeisance Check Bluff, Knowledge (arcana), Knowledge (religion), Linguistics
Service Period 4 months
Excommunication 3 consecutive failed Obeisance checks
TASK
Récupérer les connaissances perdues (+1 Renommée) Les connaissances perdues relatives aux enseignements de l'Ordre sont cachées dans certains textes anciens disséminés à travers Golarion, et leur récupération par n'importe quel moyen est d'une grande importance pour l'Ordre. La réussite d'une mission visant à récupérer de tels documents augmente votre score de renommée de 1.
RÉCOMPENSES
Premier trône (50 points de gloire) Vous accédez au plus haut niveau de l'Ordre et n'avez plus besoin de payer d'offrandes. Chaque fois que vous devriez normalement payer des offrandes, vous gagnez à la place ce montant d'or en tribut.
Les disciplines mentales de l'Ordre ésotérique sont inculquées aux membres par le biais de récitations méditatives - de courtes phrases dans l'ancien langage Osiriani de l'Ordre qui acquièrent des pouvoirs tangibles au fur et à mesure que l'adhérent gravit les échelons de l'Ordre. Vous pouvez recevoir cette récompense cinq fois. À chaque fois, vous devez choisir l'une des récitations suivantes pour l'apprendre. Pour utiliser cette capacité, vous devez être un membre en règle et en possession de votre broche de scarabée tout en prononçant la récitation comme une action standard. Vous pouvez faire appel au pouvoir de ces récitations de cette manière un nombre de fois par jour égal au nombre de récitations que vous connaissez, mais vous ne pouvez avoir qu'une seule récitation active à la fois.
Ab Sek, AbetSahu : Cet axiome de l'ordre signifie "Une fois à moi, toujours à toi". En invoquant cette phrase, vous pouvez faire appel à votre influence pour bénéficier d'un bonus de perspicacité de +4 à votre prochain test de Diplomatie tant que la récitation est active.
Het Aaru Muut : Le dicton "La brièveté est privilégiée" enseigne que les membres de l'ordre vivent quelques minutes plus tôt que les non-membres de la société. Lorsque vous activez cette récitation, vous bénéficiez d'un bonus d'intuition de +4 à votre prochain test d'initiative.
Khu Ba Heteph : Cette devise signifie "Cherche et tu trouveras" ; lorsque la récitation est active, vous pouvez relancer un jet de sauvegarde de Volonté comme si vous aviez l'exploit Volonté de fer améliorée.
Nib Imnet Hem Moo : Cette récitation signifie "Se souvenir de ce que l'on a appris" ; tant que la récitation est active, vous bénéficiez d'un bonus de circonstance de +5 sur un seul test de Connaissance.
Sek Ahmet Thul Khu-. L'axiome "Les secrets gardés restent les miens" rappelle aux membres leurs vœux de secret. Vous pouvez prononcer cette récitation pour gagner un bonus de circonstance de +4 à votre prochain test de Bluff tant que l'effet est actif.
Second Trône (20 Renommée) Vous passez du troisième trône des enrôlés généraux au deuxième niveau d'illumination, et vous recevez un scarabée d'or symbolique. Tant que vous portez le scarabée qui vous a été donné, ce scarabée s'anime et grimpe sur votre torse pour intervenir contre les attaques inattendues, accordant un bonus de +4 à la classe d'armure contre toutes les attaques sournoises et les attaques d'opportunité. L'amulette prend un emplacement d'amulette. Si vous perdez ce scarabée, vous pouvez en acheter un autre pour 5 PP.
Utiliser l'Ordre ésotérique[2]
L'Ordre Ésotérique de l'Œil Palatin est une excellente organisation pour les PJ qui souhaitent explorer des rites étranges, la camaraderie fraternelle et les enseignements ésotériques sous l'égide d'une association puissante et influente. Cependant, ces mêmes qualités peuvent tout aussi bien faire de l'Ordre un piège sournois pour les PJ. La façade d'une fraternité inoffensive commence à s'effriter au fur et à mesure que l'on gravit les échelons de l'Ordre, et les activités les plus sombres de la société apparaissent peu à peu au grand jour. La mission d'un membre en devenir de récupérer une relique dans la cathédrale d'une religion à laquelle les autres membres du groupe sont favorables peut donner lieu à un conflit dramatique, tout comme l'ordre de voler un parchemin de valeur dans des archives renommées au service résolument bienveillant.
Meurtres de Caliphas : Dans l'ancienne cité de Caliphas, une série de meurtres étranges a récemment enflammé l'imagination du public. Les descendants de vieilles familles nobles influentes ont été retrouvés pendus sous des ponts, vêtus de robes de cérémonie et portant des symboles et des glyphes complexes associés à l'Ordre gravés sur leurs torses. L'Œil Palatin est-il devenu meurtrier envers ses propres membres, ou quelqu'un de plus diabolique tente-t-il de dévoiler les secrets de l'Ordre ou d'utiliser la peur pour prendre le pouvoir sur ses membres ?
Catacombes de Courtaud : Récemment, une milice composée d'initiés de l'Ordre ésotérique a pris le contrôle du gouvernement local de la petite ville ustalavienne de Courtaud, suite à la découverte par l'Ordre d'une étrange braise incandescente dans les catacombes situées sous un temple pharasmin en ruine. Le groupe s'est depuis enfermé dans la cathédrale et refuse d'en sortir. Le lien avec la récente réapparition du mal D en gris est un mystère que les autorités locales du chef-lieu de Lozeri cherchent à résoudre, et elles pourraient faire appel aux PJ pour y parvenir.
Croix double : Les personnages n'ont pas besoin d'être membres de l'Ordre ésotérique pour entrer en conflit avec ses ambitions. Les nobles du Premier et du Second Trône n'acceptent aucune concurrence dans leur quête de connaissances anciennes, et peuvent engager des aventuriers rivaux pour dérober aux PJ fatigués une relique ou un tome étrange découvert dans les ruines de l'Ustalav. L'Ordre sponsorise souvent des expéditions dans le désert d'O sirion à la recherche du sépulcre de Tabris ou d'autres tombes perdues, et les PJ pourraient découvrir trop tard les conflits internes au sein de l'Ordre lorsqu'ils sont engagés par une cathédrale pour effectuer une exploration, et qu'ils sont forcés de combattre les membres d'une autre cathédrale tentant d'accomplir la même mission.[1]
Codes et philosophes
Au centre de la théologie de l’Œil palatin, il y a un chemin d’apprentissage bien ordonné, divisé en neuf étapes appelées des rangs, qui imite une soi-disant hiérarchie angélique. Les séparations entre les rangs sont là pour encourager les ambitions et motiver les membres, mais aussi pour dissimuler les activités du groupe aux yeux des théoriciens de la conspiration, des religions hostiles et, parfois, de la loi.
Les gospels qu’Aldus a retrouvés sont réservés aux membres de haut rang mais ses traités ont inspiré des myriades d’écrits respectant les croyances de l’Ordre. Les Gospels perdus d’Aldus décrivent une philosophie et une hiérarchie immortelles, à l’origine du système que les membres ont créé pour chercher la connaissance divine, préparer leur corps à l’accueillir et vivre au mieux pour pouvoir libérer leur âme illuminée à leur mort. Des ouvrages comme Le Catéchisme de Cromlech ou Les Mystères de l’Ordre d’Issachar promeuvent aussi cette philosophie de la conscience de soi. Les élèves de cette doctrine pensent que le corps humain est un réceptacle contenant une étincelle divine qui attend impatiemment d’être réunie aux particules célestes primordiales des plans supérieurs. Ce n’est qu’en suivant un chemin ordonné que les membres de l’Ordre peuvent accéder aux rangs supérieurs, dans leur vie mortelle comme dans l’après-vie. Évidemment, l’influence que les membres gagnent en rejoignant la société suffit souvent à leur faire croire que leur succès est seulement dû à leur philosophie, ce qui les encourage à apporter une contribution financière à l’Ordre.
Ces enseignements sont souvent illustrés via des métaphores et des allégories que les néophytes ont bien du mal à comprendre s’ils ne sont pas initiés aux coutumes de l’Ordre, même en utilisant une magie qui permet de déchiffrer les langages. Le chemin métaphorique de l’illumination est représenté dans les cathédrales par dix-huit mosaïques appelées les Rangs supérieurs et inférieurs. Neuf sont placées au-dessus du niveau de l’œil et les neuf autres, en dessous, descendent vers le plancher. Les rangs supérieurs représentent un homme ordinaire qui gagne en puissance, en richesse et en qualité d’habillage au fur et à mesure que la série de mosaïque s’élève vers le plafond, pour montrer qu’il suit le chemin qu’enseigne l’Ordre. Les neufs rangs inférieurs commencent avec le même homme ordinaire idéalisé qui s’éloigne du droit chemin et perd sa puissance et ses biens en descendant dans les rangs, pour montrer l’ignorance des non-initiés ou servir d’avertissement à ceux qui pensent trahir l’Ordre.[1]
Invitation et tentation
L’Ordre ésotérique de l’Œil palatin recrute sur invitation uniquement, après avoir mené une enquête approfondie sur les aspirants, d’un point de vue social comme magique. Les membres en place font des recherches sur d’éventuelles relations embarrassantes ou des transgressions passées qui pourraient ternir l’image de leur société. Les recrues doivent montrer qu’elles sont prêtes à obéir aux rangs supérieurs et qu’elles désirent apprendre les vérités universelles des royaumes célestes. L’Ordre est une organisation Loyale Neutre qui recrute donc des membres à l’esprit Loyal mais les opinions sur le Bien et le Mal varient d’une cathédrale à l’autre. Tous les membres du clergé de Pharasma sont acceptés, sans exception.
Un nouveau venu passe ses trois premières années dans l’Ordre comme aspirant, pour symboliser l’épreuve qu’Aldus Galop a surmontée dans le désert. Ensuite, l’acolyte paie la cotisation annuelle associée au premier rang de l’Ordre et apprend les codes cryptiques et le langage secret des sphinx, afin de communiquer correctement lors de l’introduction complexe qui précède chaque réunion. Une fois l’acolyte endoctriné, il obtient un statut de membre à part entière lors d’une cérémonie élaborée où il accède au Troisième trône et reçoit le titre de Prince angélique le plus digne, le premier rang de l’Ordre.
Un membre de la cathédrale de haut rang supervise l’initiation qui se déroule souvent au-dessus d’un sarcophage contenant le cadavre momifié d’un membre de l’Ordre décédé très respecté. Après un long dialogue appris par cœur entre le maître et l’acolyte, les autres membres bandent les yeux de l’apprenti et le font tourner sur lui-même avant de le laisser « errer dans le désert de l’ignorance » à la recherche d’une porte fermée par une chaîne très lâche qu’il doit ouvrir selon le cérémonial. L’initié, le maître et le sarcophage franchissent le portail et le maître de cérémonie lance un sort de ventriloquie sur le cadavre à l’aide d’un sceptre cérémoniel en os pour parler par la bouche du mort. L’initié pose alors trois questions écrites au « cadavre » qui lui répond dans un murmure, la dernière question étant toujours « Quel sera mon nom ? », ce à quoi la momie répond toujours par un nom extravagant en ancien osirien, comme « Alexdrandantalus, » « Nébuzaradan, » ou « Séaxoloméus. » Le dernier rite consiste à briser la mâchoire inférieure du corps et à la brûler dans un creuset sacré devant toute l’assemblée, pour que le cadavre se taise à jamais. L’acolyte reçoit alors ses habits de cérémonie et prend sa place parmi ses nouveaux frères.
Les membres du premier rang bénéficient de tous les avantages de l’Ordre, ensuite l’évolution au sein de la société dépend seulement de l’enthousiasme de la personne et du montant des cotisations qu’elle peut verser mais, en général, les membres ne montent pas de plus d’un rang par an. Les rangs les plus élevés sont limités en nombre et l’on ne peut y accéder qu’une fois qu’un siège se libère, soit après une ascension dans la hiérarchie, soit après une expulsion soit après un décès. Les membres de l’Ordre sont si endoctrinés que toute personne qui trahit la société en révélant ses codes, ses secrets ou ses symboles à un étranger perd tous les avantages que lui apportait l’organisation. Les expulsions sont rapides et certains traîtres ont mystérieusement disparu.[1]
Cathédrales et congrégations
Certaines sont imposantes, d’autres discrètes mais c’est toujours dans une cathédrale que se déroulent les grandes réunions de l’Ordre. Leur taille et leur opulence varient mais elles partagent généralement des éléments métaphoriques communs. L’entrée est souvent flanquée de sphinx de pierre et l’imposante porte de bois de la salle de réunion est fermée aux non-initiés par une chaîne en or. Le symbole de l’Ordre, placé bien en vue, sert parfois de glyphe de garde. Les membres de l’Ordre arrivent aux réunions à la suite du membre de plus haut rang. Un initié qui montait la garde (ce qu’ils appellent une veille) leur ouvre de l’intérieur. Il était enfermé dans la cathédrale pour la protéger entre les réunions. Une lumière aveuglante baigne alors l’assemblée accueillie par ces mots : « Qui cherche la connaissance en ce sépulcre ? » Tout le monde entre et l’assemblée commence.
Au départ, l’Ordre donnait ses réunions dans une église de Pharasma et la tradition veut que les cathédrales actuelles suivent des plans architecturaux similaires, même si beaucoup sont limitées par leur taille et l’espace souterrain disponible. Quand une cathédrale se construit suivant les désirs de l’Ordre, elle comporte une vaste nef centrale appelée la Grande congrégation. Elle représente la partie la plus célèbre du bâtiment. Elle comporte un sol de mosaïque et des rangées de bancs de bois suivies de neuf marches qui mènent à un autre banc, bien plus imposant, comme ceux des tribunaux, derrière lequel président les neuf membres de plus haut rang de l’assemblée. De robustes portes donnent sur les salles de réunion, les archives et les salons lambrissés qui se trouvent derrière et sur les inévitables cryptes qui s’étendent en dessous.
Toutes les surfaces planes des salles de réunion sont ornées de symboles ésotériques de l’Ordre, en général avec des scarabées, des pyramides, des yeux pharaoniques étincelants et des sarcophages à la splendeur osirienne factice et criarde, étrangement mélangés aux symboles de Pharasma. Des silhouettes empaillées au regard fixe se dessinent partout et on trouve même quelques familiers qui appartenaient à des éminents membres décédés. Une horloge imposante domine le banc des membres de haut rang. Elle est réglée une heure en avance par rapport à celles du monde extérieur (ce que les initiés appellent « le temps plébéien ») pour rappeler aux membres de l’Ordre qu’il faut exploiter au maximum chaque minute qui passe mais aussi pour refléter la mentalité de la société qui dit que les puissants ont toujours un temps d’avance sur les non-initiés, en matière de pensée comme d’action.[1]
Cathédrales les plus connues
Les immenses richesses de l’Ordre lui ont permis de construire des cathédrales dans tout l’Ustalav et même au-delà, ainsi la philosophie de la société a même subtilement inspiré l’architecture de villes entières comme les vastes rues incurvées de Lepidstadt. Quand les membres n’ont pas de salle de réunion, ils se rassemblent sur le domaine d’un noble, dans des catacombes, des cryptes ou même des tavernes.
Nécropole des fidèles. Les immenses catacombes qui entourent le grand temple de Pharasma de Sothis abritent une secte très secrète de l’Ordre. Elle est placée sous la houlette du grand prêtre Inebni Andabar, un séraphin de l’Ordre. La secte se rassemble au crépuscule parmi les cryptes de calcaire qui abritent les restes des fondateurs de la société et l’on dit que les catacombes recèlent une source de puissance divine.
Pupitre du ventriloque. Le siège du conseil du Palatinat du Rival est une structure dotée d’un dôme et construite à Lepidstadt. Autrefois, elle abritait les bureaux de l’administration des comtes, y compris d’Aldus Galop. Ce bâtiment devait être détruit quand la région a rejeté le règne de l’aristocratie mais l’Œil palatin a empêché qu’on le démolisse, afin de sauver l’une de ses plus vieilles cathédrales, cachée sous les fondations. En plus des salles de réunion que l’on trouve dans toutes les cathédrales, le Pupitre du ventriloque comporte nombre de pièces secrètes construites selon les indications du fondateur de l’Ordre et certains membres affirment même qu’il existe des étages entiers sous les sous-sols actuellement en usage, où se cacheraient des caveaux avec des momies habillées de parchemins et une prison pour des créatures qui n’ont pas besoin de se nourrir.
Théâtre Haraday. Quand le titre de capitale de l’Ustalav est passé d’Ardis à Caliphas, l’Ordre a rapidement transféré ses ressources et construit une nouvelle cathédrale au nouveau siège du pouvoir ustalavien. La cathédrale de Caliphas se trouve dans un théâtre désaffecté et contient, au sous-sol, une bibliothèque pleine d’ouvrages abscons et obscurs appelée les Archives ésotériques.[1]
Symbolisme
Les mystérieux symboles de l’Ordre représentent les clefs de voûte métaphoriques qui parsèment le chemin de l’initié vers la révélation divine. Des PJ observateurs peuvent identifier les membres de l’Ordre dans la vie de tous les jours en repérant les symboles discrets brodés sur leurs vêtements ou intégrés dans leurs bijoux. Voici les plus importants et les plus répandus.
La Main desséchée. La Main desséchée est représentée avec un nombre de doigts dépliés variable et rappelle aux membres qu’ils doivent emporter leurs secrets dans la tombe. Elle représente aussi les embûches qui barrent le chemin de l’apprentissage. Le nombre de doigts dépliés indique divers degrés dans l’acquisition de connaissances interdites et peut revêtir plusieurs significations pour les initiés qui associent le nombre de doigts à des leçons allégoriques, ce qui leur permet de transmettre des messages secrets.
L'Œil palatin. L’Œil palatin est le symbole le plus répandu de l’Ordre dans tout Golarion. Il s’ouvre sur le dos d’un scarabée doré et perce les ombres pour chercher la lumière de la vérité. Ce n’est qu’en étant sage et attentif que l’on peut découvrir les connaissances cachées et l’œil ouvert représente la recherche de compagnons dans le désert de l’ignorance et le chemin vers la vérité. Un œil fermé symbolise la mort et l’ignorance.
La Porte fermée d'une chaîne. Ce symbole prend généralement la forme d’une porte fermée par des chaînes qui explose de l’intérieur sous la pression des flammes de l’illumination. Il sert à inviter tous ceux qui cherchent la connaissance à entrer pour demander conseil. La porte fermée ou enchaînée représente l’étroitesse d’esprit et indique que l’endroit est hostile à l’Ordre ou contient des connaissances cachées.
Le Sépulcre. Le Sépulcre représente souvent les archives secrètes ou les réserves de connaissances des sympathisants de l’Ordre. Il symbolise les demeures sacrées de l’information et les bâtiments en faveur de la compréhension divine. Un sépulcre en ruine représente des mystères détruits par une révélation traîtresse.
Le Tome de l'apôtre. Ce symbole a la forme d’un grand livre et incarne les connaissances cachées. C’est une représentation directe des gospels originaux de Galop. Le livre est dessiné en piteux état, pour montrer que les secrets pourrissent quand le temps passe et que l’âme des gens se flétrit. S’il est représenté ouvert, il symbolise la fraternité et le partage, s’il est fermé, il représente l’ignorance ou les mystères interdits.[1]
Les Gospels perdus
Les parchemins osiriens originaux qu’Aldus a récupérés il y a des siècles ne cessent de fasciner les théoriciens du complot. Les membres exilés de l’Ordre prétendent que ce sont les gospels perdus de Tabris, l’ange déchu qui a osé consigner par écrit l’histoire secrète du multivers et qui a ainsi créé des volumes que l’on appelle en partie le Livre des damnés. Selon l’Ordre, Tabris a confié un mandat divin à Aldus : réunir le chapitre perdu qui contient les vérités éternelles et le livre maudit, dans l’espoir de purger Golarion du volume impie. Au lieu de cela, Aldus, égoïste, a découvert dans ces pages les secrets des biographies et de la hiérarchie d’entités primordiales divines et distillé ces révélations pour pousser de riches donateurs à financer ses recherches sur le manuscrit. Certains érudits pensent que le manuscrit n’est qu’un autre chapitre du Livre des damnés fragmenté mais les philosophes de l’Ordre soutiennent qu’il innocente l’ange exilé et peut guider l’humanité sur le chemin du divin. À la fin de sa vie, Aldus était convaincu que les parchemins contenaient la clef de la renaissance d’un être primordial et beaucoup de gens se sont interrogés sur les véritables ambitions de l’Ordre devant l’intérêt que les membres du Premier trône manifestaient pour les connaissances diaboliques.
Les manuscrits originaux sont de puissants artefacts et l’Ordre les cache dans une cathédrale secrète. Les autres livres de l’Ordre (en particulier ceux qui contiennent des extraits des parchemins) sont toujours écrits en langage codé et regorgent d’allégories, en plus d’être protégés par des pages secrètes ou des sceaux du serpent. Certains ouvrages essentiels sont protégés par des sceaux qui se désactivent seulement en présence de broches magiques et plus d’un initié trop curieux a été victime d’un livre mal rangé qui a explosé quand le malheureux a tenté de percer les secrets qu’il contenait.[1]
Récitattons
Les membres de l’Ordre qui adhèrent aux croyances philosophiques de leur société tirent de grands bénéfices de sa discipline mentale. Selon leur rang, ils peuvent faire appel aux phrases suivantes, des leçons de méditation dans la langue de l’Ancien Osirion qu’utilise l’Ordre. Ces phrases servent de maximes, de mots de passe et de méthode d’identification entre les membres de l’Ordre.
Ab Sek, Abet Sahu. Autrefois mien, pour toujours tien. En référence au partage des connaissances entre les membres de l’Ordre et à la philosophie qui dit que la connaissance que possède un individu est transitoire et que celle qu’il confie à la société est éternelle.
Het Aaru Muut. Privilégier la concision, cette phrase qui reflète une des croyances de l’Ordre résume aussi un de ses enseignements : les membres de l’Ordre ont un temps d’avance sur les plébéiens qui ignorent la philosophie de leur société.
Khu Ba Heteph. Cette devise de l’Ordre signifie cherche et tu trouveras, elle ne parle pas uniquement des éternelles recherches de l’Ordre pour obtenir la connaissance et l’illumination mais aussi de l’influence omniprésente que le groupe exerce et rappelle qu’il est du devoir de chacun de ses membres d’aider ses pairs.
Nib Imnet Hem Maa. Cette ancienne maxime osirienne veut dire retiens ce que tu as appris et affirme que la connaissance est un trésor inestimable dont il faut se souvenir et qu’il faut partager. Ce qui semble trivial à quelqu’un peut faire avancer les recherches d’un autre ou lui sauver la vie.
Sek Ahmet Thul Khof. Un secret bien gardé reste mien, cela rappelle aux membres de l’Ordre qu’ils ont fait vœu de secret. C’est un mantra sacro-saint qu’ils répètent à la fin de chaque réunion mais il prend une tournure plus inquiétante pour les individus expulsés de la société, car c’est la seule phrase qu’un membre de l’Ordre a le droit de dire à ces exilés.[1]